Pays d'Adobe

grmin avait fait de rapides progrès dans la langue du cru, en écoutant les chasseurs converser et en analysant les traductions d'Ellenwen. Il put donc saisir à peu près la moitié de ce que l'ancien continua à leur dire, en déduisit la moitié par le contexte et se fit expliquer le reste par Ellenwen.
"- Vous réapprovisionner, possible cela est. Si, tout du moins, vous acceptez les produits de notre culture et mettez la main à la pâte pour nous aider à les produire ou les confectionner. Le reste pose plus d'un problème."
sa mine s'assombrit
Tu as commis un grave crime en usurpant l'identité de l'une des notres. Je note à ta décharge que tu sembles portée par de bonnes intentions. Plaide aussi pour toi le fait que tu as été élevée par une femme que nous tous ici respections et honorions, puisse son esprit être en paix. De plus, tu ne pouvais pas savoir que la mère inquisitrice est désormais une femme de notre peuple. Sans tout celà, tu aurais déjà été exécutée et ta tête enterrée avec le reste de ton corps.
il prit une profonde inspiration
Mais les temps changent. De biens sombres moments s'ouvrent devant nous et notre village a déjà payé un lourd accompte sur le tribut qui sera demandé à chacun.
Tout ce qui peut venir en aide à l'un des notres mérite d'être étudié. Ta proposition sera donc soumise au conseil des anciens, qui demandera l'assistance des esprits des ancètres.
Je suis désolé de ne pouvoir te faire pour l'instant de réponse qui te satisfasse d'avantage.

Entre temps, toi et tes compagnons ne pourrez pas quitter notre pays. Vous pourrez y circuler librement et participer à toutes nos activités quotidiennes, mais ne tentez pas de vous échapper. Nos chasseurs il fit un geste vers l'escouade qui nous avait escortée sont aussi de très bons pisteurs, vous ne pouvez espérer leur échapper.

Le sang d'Ellenwen se glaça lentement dans ses membres l'espace d'un très court instant. Elle ne se doutait pas que la Mère Inquisitrice faisait partie de se peuple, et qu'il prendrait ombrage du fait qu'elle tente de lui sauver la vie par les moyens du bord. Elle les avait connu plus amicaux. Cependant elle comprenait qu'il la protège et qu'il protège les leurs, tous les peuples souffraient et il n'avait pas du échapper à la règle. Elle ne se laissa toutefois pas intimider. Elle redressa fièrement la tête et dévisagea le conseil des anciens avant de prendre la parole d'une voix lente et calme.

-Je m'excuse si je vous ai offensé, bien que ne voyant pas l'offense. C'est tout à vôtre honneur de défendre la Mère Inquisitrice, et je suis sincèrement heureuse de savoir qu'elle fait désormais partie de votre peuple.

Et elle l'était sincèrement. Elle se doutait de la joie que cela avait du causé à la jeune femme, sachant que habituellement les Inquisitrices sont évités et craintes. Elle se doutait du changement. Elle n'avait qu'à regarder la joie que l'amitié de Grmin, Narya et Mumak lui procurait à elle... Elle continua avec autorité, d'un ton d'Inquisitrice parfaite, bien qu'elle ne s'en rende absolument pas compte.

-Et je suis également heureuse que vous vouliez examiner ma proposition. Toutefois je tiens tout de même à préciser certains points, puisqu'il semblerait que vous m'ayez mal comprise. Je ne tiens pas à usurper ni l'identité de l'une des vôtres, ni l'identité de la Mère Inquisitrice. Mon but est de lui sauver la vie tant que je le peux, par tous les moyens qui me sont possibles car je la respecte profondément et je l'aime parce que je sais que le pays a besoin d'elle, a besoin de son soutient et surtout a besoin qu'elle vive. Sachez que pour cela j'ai du affronté un quatuor de Darken Rahl et que j'ai faillit y perdre la vie, je remercie les esprits du bien de m'être venu en aide et je remercie surtout Grmin et Finwë d'être venus à mon secours. Songez à ce que serait devenu la Mère Inquisitrice, toute grande Inquisitrice qu'elle soit s'ils étaient venus à elle, si je les avais détrompé. Songez au retard qu'elle aurait prit, aux blessures qu'elle aurait pu avoir. Je ne fais cela ni pour la gloire, ni pour la fortune. Ni pour quoique se soit d'autre à part pour la vie de notre Mère Inquisitrice, et pour la survie d'une femme de votre peuple. Que ferez-vous si elle meure ? Comment vous défendrez vous contre l'invasion des sbires de Darken Rahl ? Comment survivrez vous si elle perd la vie avant d'avoir pu changer le cour des choses ? Comment verrez-vous vous enfants mourir sous vos yeux ? Vous fuirez dans l'espoir vain d'un secours, puis vous mourrez les uns après les autres si elle est tuée. Elle et ce qu'elle est venue chercher en Terre d'Ouest. Le Sourcier le présume.

Elle releva la tête et défia presque les hommes du regard avant de conclure sa tirade, le regard impassible.

-Vous savez toutes ses choses aussi bien que moi. Vous savez qu'en plus d'être une femme de votre clan que vous aimez et que vous protégez, vous savez qu'elle est notre seul espoir. Alors vous pouvez m'accuser de m'y être mal pris en voulant aider la Mère Inquisitrice, bien que je ne vois pas en quoi, mais en m'accusant d'un crime vous en feriez un bien plus grand. Ne vous en prenez pas non plus à mes compagnons, moi seule suis responsable de ma décision et aucun d'eux n'en mesure les conséquences, n'ayant jamais vécu dans les Terres du Milieu et ne sachant pas même ce qu'est une Inquisitrice. Sachez également que je n'ai aucune intention de vous fausser compagnie, cela serait un manque de respect aussi inconscient que stupide. Et surtout cela ne me serait même pas venu à l'idée. Je ne doute pas de la qualité de vos chasseurs, ayant moi-même passer de longs mois en votre village à les observer. Et je ne suis pas une lâche.

Elle laissa planer un long silence laissant peser ses paroles dans l'air. Elle ne les avait pas menacé, elle n'était pas sotte à ce point, toutefois elle avait bien remis les choses à leur place et tenait à ce que l'on y revienne pas. Elle rejeta une mèche de cheveux qui lui tombait dans le cou d'un signe de tête puis et manqua de défaire le foulard qui lui tenait les cheveux. Toutefois elle se retint de le faire, elle n'était pas une Inquisitrice et son geste risquait d'être mal interprété. Lorsqu'elle jugea que le silence avait été assez long elle poursuivit d'une voix plus douce.

-Quand aux provisions il était hors de question pour moi, pour nous, de vous les prendre sans vous aider. Simple question de politesse et de respect. Nous n'avons pas pour habitude de piller dans les réserves des autres. Elle se permit un sourire. Ce serait un honneur pour nous autant qu'un plaisir de pouvoir vous aider dans vos taches.

L'ancien hocha la tête avec gravité. Il porta sur Ellenwen un regard subitement délavé et lui adressa un sourire sans joie, mais sans acrimonie non plus. En fait, il semblait sincèrement désolé.
" Je ne conteste pas ta bonne foi ni ta bonne volonté, Inquisitrice. Je ne conteste pas non plus le fait que ce que tu as fait ait pu être utile.
Mais la loi est la loi. Tu as suffisamment couru après nos poulets, étant petite, pour savoir que nos coutumes sont ce qu'elles sont.
Elles peuvent parfois sembler ineptes ou, en tout cas, pour le moins curieuses, mais elles font partie d'un ensemble de traditions qui fait que nous savons qui nous sommes et que nous sommes là ou nous voulons être.

Un conseil doit donc se réunir, et les esprits des ancêtres doivent être invoqués.

Celle-que-nous-admirons-tous a assisté au conseil qui les concernait, elle et son bien aimé. Le précédent étant créé, tu pourras y assister également si tu le désires, à condition de te plier aux coutumes qui président à son déroulement."

Il prit une profonde respiration, se détendit et s'approcha d'Ellenwen. Il leva la main droite, la posa doucement sur l'épaule gauche de son interlocutrice, en un geste paternel, et poursuivit, avec un franc sourire cette fois :

" Tu sais, ma petite, les esprits des ancêtres ne sont pas forcément néfastes. De même que les jeunes ont besoin de l'expérience des anciens pour les aider à prendre des décisions difficiles, les anciens ont besoin du savoir des disparus dont certains ont peut-être vécu une situation similaire et su s'en tirer avec brio.
Ne prend donc pas ceci comme une punition, une brimade. Tout le monde n'est peut-être pas de cet avis mais je suis certain qu'il ne pourra sortir que du bien de cette affaire.

Entre temps, et puisque tu semble prendre son destin à coeur, il faut que je t'apprenne une nouvelle qui nous réjouit tous : La Mère Inquisitrice va se marier. Avec quelqu'un de chez nous.
Et pas parce qu'elle l'a "choisi", mais parce qu'ils s'aiment. Et que la magie de l'Amour est à même de circonvenir la malédiction de l'Inquisition. Voilà pourquoi tu ne dois pas avoir forcément peur du verdict des esprits."
Il se recula, puis conclut, en frappant dans ses mains :
Entre temps, ne vous prenez pas la tête. De toutes façons, les évènements qui vont suivre n'en feront qu'à leur tête, pas à la votre. Visitez notre village, entraînez-vous avec nos chasseurs, baignez-vous dans nos sources chaudes et remettez vous du long et périlleux voyage que vous fenez de faire.

J'ai dit.

Ellenwen retint un sourire, mi soulagée mi triomphant dès les premières paroles de l'Ancien. Elle avait obtenu ce qu'elle voulait. Qu'il reconnaisse qu'elle n'avait fait que ce qu'elle jugeait fortement utile. Le ton de l'Ancien l'émut cependant et, l'espace d'un instant elle laissa son doigt glisser sur sa joue, furtivement, pour le remercier. Des souvenirs l'assaillaient. Elle avait joué avec cet homme, petite. Il la faisait sauter sur ses genoux pendant qu'elle riait aux éclats. Elle se morigéna intérieurement et preta de nouveau attention au discours, qu'elle avait perdu pendant une infime seconde. Elle tiqua légèrement au mot Inquisitrice.

-Tu me connais Vénérable Ancien et tu sais que je ne remets en cause ni vos lois ni vos décisions que je respecte depuis toujours. Je respecte votre sagesse, que je connais et que j'aime. Je suis honorée qu'un conseil se tienne en ma présence et plus encore que vous m'accordiez le droit d'y assister. Je sais ce que cela représente et vous ne pouvez savoir combien je suis émue de cette proposition. J'y assisterais. Je vous en remercie. Mais... permet moi une question, je te prie. Pourquoi me nommes-tu Inquisitrice puisque tu sais que je n'en suis pas une ?

Elle acquiesça de la tête. Le discours de l'Ancien sur les esprits étaient très sages, comme beaucoup de ses paroles. Elle était consciente de l'apport que cela pouvait lui apporter et elle s'avouait qu'elle n'avait même pas rêvé pouvoir assister un jour à un tel conseil. Et que cela la rendait très heureuse.

-Je ne prend pas ça pour une brimade, se serait faire une grave insulte à votre peuple. Je suis consciente de ce que cela pourra ou pourrait nous apporter et je m'en réjouis. Il est difficile d'avancer à l'aveuglette sans savoir où l'on va.

Lorsqu'elle apprit le mariage elle ouvrit de grands yeux stupéfaits. Elle ne put que bégayer.

-Elle... va se marier ? Avec... avec...

Et elle explosa de joie -du moins si l'on peut dire que l'immense sourire qui se peignit sur son visage et la joie immense qui brillait sur son visage pouvait constituer une explosion. Mais c'était une rare démonstration de bonheur chez elle.

-Vous lui transmettrez tous mes voeux de bonheur ! Je suis si heureuse pour elle.... si heureuse.

L'ancien fut visiblement très étonné de l'acceptation sans réserve par Ellenwen des conditions dans lesquelles devait se dérouler un conseil invoquant les esprits des ancêtres
* Décidément, cette petite ne lassera jamais de m'étonner. Décidément, elle a bien grandi depuis l'époque où elle se hissait sur mes genoux pour me traisser la barbiche *
" Il faudra plusieurs avant de pouvoir invoquer les esprits. Le temps, par exemple, de préparer l'onguent spécial dont notre homme oiseau doit enduire le corps nu de chaque participant."
Il marqua une pause.
"Mais je te rappelle que tu n'es pas obligée d'y participer. Tu peux même y envoyer un représentant, si tu trouves quelqu'un d'assez fou pour ça."

* Je comptais la décourager avec cette histoire de nudité, mais soit elle a bien changé, soit elle a oublié. Mais l'épreuve est déjà tellement difficile à subir quand on est le premier concerné que je doute fort qu'elle trouve quelqu'un d'assez inconscient pour accepter de le faire pour elle *

L'ancien fut cependant étonné de voir qu'Ellenwen semblait ignorer bien des choses. Il décida de biaiser en mettant la question de côté pour l'instant.
* Apparemment, elle n'est pas encore allée en Aydindril *
" Moi, j'ai dit inquisitrice ? Tu as du mal comprendre. Cela fait bien des années que tu n'as pas parlé notre langue, certaines de ses subtilités ont du t'échapper."
La joie sincère de la jeune femme lui fit pourtant chaud au coeur et il ne put s'empêcher d'y répondre.
"Oui. Avec le sourcier. Mais lui aussi est recherché, peut-être plus qu'elle en fait.
Si cette histoire s'arrange dans le sens que tu désires, il sera peut-être opportun que tu arrives à persuader un de tes compagnons de faire pour lui ce que tu es en train de faire pour la première des tiennes."
Pendant ce temps, le rythme et le vocabulaire de la conversation dépassant ses compétences, grmin en resta à la proposition de l'ancien de participer à la vie du village et notemment celle des chasseurs.
Il se retourna donc vers Narya et Mumak :
"Le viel homme a dit que nous pouvions nous mêler à la vie du village, et même avec leurs chasseurs. Ca vous dirait de chercher s'ils ont un endroit pour s'entrainer au tir à l'arc ? J'ai hate de savoir ce que vaut le mien, par rapport aux leurs. Sans parler de ces excellentes pointes de flèches !"

Ellenwen dut réprimer une grimace en entendant parler de l'onguent. Elle connaissait parfaitement les traditions... et ce qu'il fallait faire pour siéger au conseil. Et elle n'était pas spécialement enchantée de devoir se mettre nue devant les anciens. Ni devant qui que ce soit d'ailleurs. Et n'en avait même pas envie du tout. Mais il lui fallait ses réponses, et c'était à elle de poser les questions. De toute façon elle n'aurait pu déléguer personne, Grmin en connaissait pas assez bien la langue du peuple d'Abode. Et elle ne lui aurait jamais fait subir cette humiliation. C'est donc en rougissant légèrement qu'elle acquiesça.

-Je le sais Vénérable Ancêtre. Je connais vos coutumes et je sais le temps qu'il vous faudra.

Cependant lorsqu'il tenta de la perdre dans sa phrase, niant avoir dit Inquisitrice elle posa ses mains sur ses hanches et de nouveau reprit l'expression de celle qui veut savoir et qui saura.

-Votre langue ne m'est guère étrangère et je comprend très bien tes paroles Vénérables Ancêtre. Et tu as dit Inquisitrice, aussi vrai que je m'appelle Ellenwen et que je ne le suis pas.

Elle eut également un sourire triomphant, en partie dissimulée par son masque impassible. Il venait de dire : "la première des tiennes" en parlant de la Mère Inquisitrice. Double erreur. Qu'elle ne manqua pas de viser du doigt. Elle devait toutefois lutter contre une peur sourde d'origine indéterminée. Elle n'avait jamais vu cet homme mentir ou dire des choses inconsidérées sur un sujet aussi grave.

-Et tu viens également de dire "la première des tiennes en parlant de la Mère Inquisitrice." Ce qui veut très clairement dire que je SUIS une Inquisitrices. Mais tu sais comme moi que Kahlan est la dernière survivante. Toutes les autres sont mortes, tuées par Draken Rahl. Que signifie ce nom que tu me donnes ?!

Elle ne lui dit pas qu'elle craignait de demander à quelqu'un de tenir le rôle du Sourcier. Elle avait appris la valeur de l'amitié et craignait de perdre ses amis. Mais elle leur en parlerait. Elle le devait. Elle se retourna brièvement vers Grmin et murmura.

-Si tu veux partir ne m'attend pas. Je règle quelques... petits... détails... Je vous rejoindrais.

* Elle a du cran, cette petite. J'en ferai bien une Adobienne mais cela fait trop peu de

temps que mon épouse s'en est allée rejoindre le royaume des ombres. Et je n'ai pas de

petits fils à marier. Je demanderai aux autres anciens, entre deux bières d'herbe. Elle a

les cheveux et la peau trop clairs pour être vraiment belle, mais à nos âges, nous savons

tous que la vraie beauté est intérieure. *

" La Mère Inquisitrice n'est-elle pas la première d'entre toutes les femmes ? Tu as vécu

longtemps dans un pays où l'on ignore leur existence, il est possible que cette idée

n'habite plus ton esprit
Mais, je n'ai que trop parlé. Va donc rejoindre tes amis, te mêler à nos femmes où

t'esbaudir devant nos jeunes : qui sait ? malgré ta pâleur, ta maigreur et ta blondeur,

peut-être y en aurait-il un qui voudrait de toi ?"

Ellenwen se fâcha tout à fait. Elle laissa ses yeux briller de fureur pendant que son visage gardait un calme glacial. Elle ne supportait pas qu'on lui mente de manière aussi honteuse. Et encore moins qu'on l'envoie jouer à la cuisine. Quand à son allusion aux "beaux" jeunes hommes il était hors de question qu'elle l'entende ne serait-ce qu'une seule fois.

-Je n'ai pas oublié qui était la Mère Inquisitrice. Je n'ignore rien de ce qu'elle est de ce qu'elle représente. Elle est la première femme et même bien plus puisqu'elle est plus puissante que bien des hommes, le premier Sorcier et le Sourcier exceptés, et encore. Mais vous m'avais appelé Inquisitrice et vos paroles sous-entendaient très clairement que vous ne parliez pas d'elle en tant que première de toutes les femmes mais en tant que première Inquisitrice.
Et sachez que j'ai passé l'âge d'être renvoyée jouer à la dinette parce que je pose des question trop gênantes. Et je ne suis pas non plus fille à marier. Et je ne vois pas quel sot pourrait "vouloir" de moi comme la potiche décorative dont vous voulez me voir tenir le rôle.

Elle se radoucit très légèrement. Mais vraiment très légèrement. Elle avait consciente que ses paroles étaient un peu trop forte. Toutefois elle avait quand même raison.

-Je ne tiens pas à me marier. Et de toute façon, jolie ou pas il faudrait être fou pour m'aimer. Alors au final tout va très bien.

Les épaules du vieil homme s'affaissairent et il parrut soudainement vieillir de cent ans.
Il y a des choses qu'il ne m'appartient pas de te dire. Ce n'est pas moi qui pourrait t'apprendre à lire à l'intérieur de toi même. Si tu n'y vois pas ce qui semble évident à d'autres, et bien c'est que le moment n'est pas venu et puis c'est tout.

Pour le reste, je ne sais pas si tu t'en rends commte mais tu viens de faire offense à nos femmes et nos épouses en les traitant de potiches décoratives tout juste bonnes à faire la popote. Je crois que je vais subitement être atteint par une attaque de sénilité débilitante afin de ne pas m'en souvenir si les esprits m'interrogent dessus lors du conseil.

Maintenant, va et détends toi. Je pense que tu en as le plus grand besoin.

Un peu décontenancé par la rapidité et la tournure de l'échange, grmin cherchait le regard de Mumak et Narya afin de savoir s'ils étaient décidés à l'accompagner dans sa recherche d'un terrain d'entrainement.

Ellenwen le regarda longtemps. Elle s'en voulait de s'être emportée, comme chaque fois que cela lui arrivait. Mais elle lui en voulait aussi de ne pas lui expliquer ce qui, elle le présentait, serait plus qu'important pour elle. Toutefois elle n'avait jamais voulu insulter les femmes Abodes en disant cela. Elle finit par dire doucement.

-Je ne voulais pas insulter les femmes de votre peuple. Ni même insulter aucune femme. Tu avais mal tourné vos phrases et moi, comme une sotte j'ai mal compris ce que tu voulais dire.

Elle resta un moment silencieuse, pesant ses mots. Puis elle dit.

-Excuse moi, je te prie. Excuse moi.

Nul besoin de te mortifier. Tu es impatiente et impulsive, à ton âge ce sont plus des qualités que des défauts.
Le vieil homme fit craquer ses articulation et attrapa le bâton posé contre le mur derrière lui, sur lequel il s'appuya.
Puisl un fit un signe de tête en direction du petit groupe de Narya, Mumak et grmin :
"Je crois qu'on t'attend."
Puis il se tourna et s'en alla, à petite allure.

Ellenwen resta longtemps sans parler ni bouger. Elle laissait ses pensées dériver sans ordre. Cela faisait du bien parfois de se déconnecter de tout. Elle n'avait pas envie de penser. D'ailleurs parfois cela ne servait à rien. C'était en ne se forçant pas à trouver une solution à un problème qu'elle pouvait nous apparaitre le plus clairement. Lorsqu'elle reprit conscience de ce qui l'entourait elle se retourna et regarda ses amis. Puis elle sourit et descendit les rejoindre. Elle décida d'oublier au moins pour quelques instants cette curieuse histoire d'Inquisitrice et la peur qui lui titillait le ventre. Il lui semblait qu'une révolution allait éclater, que son univers allait se briser en éclats. Et qu'elle saurait. Quoi elle ne savait pas. Mais il était temps pour elle d'oublier ses angoisses et de profiter de la journée radieuse. Avec ses amis.

-On va ou ?

grmin était dubitatif. Le peu qu'il avait pu saisir de la conversation lui avait fait comprendre qu'il s'agissait d'un sujet qui concernait directement Ellenwen mais qui avait des répercussions bien au delà de sa simple personne. Il résolut de ne pas en parler pour l'instant, laissant l'affaire se décanter suffisamment pour que son amie puisse en parler.
S'il vient un jour où elle le veuille.

"Par ici. Il m'avait semblé voir, en entrant dans le village, une aire dégagée qui doit servir de champ d'entrainement aux armes de jet, peut-être même au tir à l'arc. Il serait peut-être temps que l'on compare enfin les mérites respectifs du bois massif et des lattes des sommier contre-plaquées."
il embrassa toute la compagnie du regard.
" Qu'en dites vous ? "
* Et en plus, ça permettra à Ellenwen de penser à autre chose *