Philo : Dissertez !

Descartes a écrit:

Je pense, donc je suis.

Que vous inspire cette phrase ?

Bon, tant pis.
Parce qu'en fait, ça évoquait pour moi une question sous-jacente : est-il nécessaire d'avoir une existence matérielle pour avoir une pensée ?
En gros, rétorquer à Descartes : prouve-le !

La douleur n'est pas un état de pensée mais de perception. Et encore, uniquement si l'on parle de la douleur physique.
Mais s'imaginer sans corps, dans aucun lieu et toujours pensée, je doute. Ne serait-ce que parce qu'une telle pensée qui ne serait que pure tautologie, sans aucun moyen d'interragir avec un environnement qui, par définition, n'existerait pas, et finirait par mourrir d'ennui.
La pensée est forcément le fruit d'une interraction entre matérialités. La question suivante, et à mon avis la plus importante, devrait être : pourquoi ?

Ah, ça, c'est une manière plutôt expéditive de clore la discussion.
Bon, d'accord. A toi maintenant.

tu dis bien la connaissance, pas la recherche.
ok, je m'y colle.

Je ne compte pas faire ta dissert, je me contente lachement de te proposer quelques pistes :

En matière scientifique, il convient de distinguer ce que l'on appelle les sciences "dures" des "sciences humaines".

La science apporte la connaissance du monde. A la différence du mythe, de la légende et de la religion qui peuvent prétendre expliquer le monde à leur manière, la science tend à l'universalité. Elle est indépendante de la culture et de la croyance.
La science sait que le savoir qu'elle donne n'est pas absolu mais limité "à l'état actuel de nos connaissances". Elle se sait donc perfectible et succeptible de remise en cause permanente.

Le sujet est à double sens : "qu'est-ce que la connaissance scientifique nous apprend sur la manière de vivre ?" mais, plus littéralement, "juqu'où la science permet-elle d'analyser le vivant ?" (sciences "dures") ou, encore, "la vie en société à l'aune de la science" (sciences humaines : histoire, économie, sociologie, ethnologie, etc).

Bref, tu as peut-être un peu de "matière" maintenant ?

Ben ... Tu me diras ma note ?

Quelques notes supplémentaires pour ton devoir de philo, s'il n'est pas trop tard :
Sans AUCUNE connaissance scientifique, rien n'implique rien, tout ne s'explique que par l'intervention du Dieu tout puissant dont les voies sont, définition, impénétrables. L'homme ne sait pas de quoi son lendemain sera fait, il doit même s'en remettre à la miséricorde divine pour espérer qu'il y ait effectivement un lendemain. Bref, ce n'est plus un homme, c'est un animal.
Un minimum de connaissance scientifique permet donc de savoir qu'une même cause engendre toujours le même effet, de s'organiser, de prévoir et d'exercer son libre arbitre.

D'autre part : La vie, entant qu'être humain implique le fait de se créer un principe divin. Pas forcément d'y croire en tant qu'individu, mais que culturellement au moins, au niveau de l'espèce, le concept de Dieu existe. Or, le grand mathématicien Gödel a prouvé l'existence de Dieu. N'est-ce pas là la plus grande contribution de la connaissance scientifique à la vie ?
Un de ses autres grands apports est d'avoir établi que certaines propositions, dont l'énoncé est pourtant valide, ne sont pas décidables. Cela me semble induire le principe du libre arbitre, qui n'apparait plus alors comme une latitude divine mais comme une réalité scientifique.

ah, tu veux que je développe quel point ?

ah, tu voulais dire que tu doutais des capacités de compréhension de ton prof de philo ?