Domaine d'Ellenwen

arrivant dans le domaine d'Ellenwen, en provenance du pin compagnon
*Non mais, qu'est-ce qu'elle craint ? que je voie ses dentelles ou la poussière sous son lit ?*
*Si elle savait tout ce qu'on découvre en faisant les chambres, dans une auberge ...*

- Oui, je sais, ça c'est ce qu'une demoiselle bien élevée dit quand un garçon s'incruste un peu trop. Je vous ai déjà dit que je ne voulais pas vous imposer ma présence, c'est vous qui avez insisté pour que l'on repasse par chez vous. Moi, je repars vers le sud. Puisque vous êtes si efficace, vous ne tarderez pas à me rattraper. D'autant plus que je n'irai pas bien vite puisque je compte poser quelques collets en chemin et que je devrais de temps en temps revenir en arrière pour les relever.
Mais ne comptez pas que je m'inquiète si je ne vous vois pas. Puisque vous savez si bien vous débrouiller toute seule, je ne voudrais surtout pas vous ralentir et vous causer des ennuis par ma simple présence.

*non mais, mais c'est qu'elle m'a presque traîté de :boulet: incapable de se débrouiller seul dans la forêt ? Mais c'est que j'ai pas besoin d'un loup, moi, pour chasser le sanglier. Et encore, c'est pas juste pour ma propre alimentation, c'est pour toute l'auberge !*

grmin tourna donc les talons, non sans laisser discrètement tomber un sachet d'herbes médicinales
*Je suis certainement au moins aussi bon guerisseur qu'elle. Je n'en fais pas étalage parce que ce n'est pas dans mon tempéremment, c'est tout. Mais si elle ne soigne pas sa blessure tout de suite, elle ne passera pas la frontière. Elle est trop fière pour demander de l'aide, mais elle acceptera peut-être d'utiliser les herbes que je fais tomber "par accident", si je ne suis pas là pour la voir faire ?*

Cette fois Ellenwen se fâcha pour de bon. Elle fit demi tour et vint se planter devant Grmin l'empêchant de faire un pas de plus. Ses yeux flamboyaient de colère comme lorsqu'elle avait défié un des membres du quatuor. Et elle était tout aussi calme. Sa voix était tranchante.

-Maintenant ça suffit ! Je ne sais pas ce que vous vous imaginez. Que je vous prend pour un crétin ou je ne sais quoi. Premièrement je ne suis pas une demoiselle bien élevée et deuxièmement j'apprécie votre présence. Sinon ça ferait longtemps que je ne serais plus avec vous. Et je n'ai jamais dit que vous vous incrustiez, apprenez à entendre et écouter au lieu de foncer tête baissée dans vos convictions. Je me suis peut-être comportée comme une idiote parce que je n'ai pas l'habitude de la compagnie, bien loin de là, et que je ne sais pas toujours très bien comment réagir. Mais je n'ai en aucun cas insisté pour que vous veniez chez moi. J'ai dit que JE devais passer chez moi.

Elle inspira profondément tentant de se calmer. Elle se sentait trembler comme une feuille... de colère et de tristesse mêlée. Elle déglutit péniblement. Mais continua tout de même à pester.

-Je ne suis pas super Ellenwen non plus, je n'ai jamais dit que je n'avais pas besoin de votre aide, bien au contraire. Je vous remercie infiniment de m'avoir aidé face au quatuor sinon à l'heure qu'il est je serais probablement morte. La seule chose que je sais faire c'est me soigner et me retrouver dans la forêt. Je ne vous suis supérieure en rien alors arrêtez de faire comme si je le sous-entendais toujours. Votre aide pour la blessure je ne la voulais pas parce que je n'aime pas qu'on me touche, depuis toute petite. J'avais même du mal à me laisser faire quand ma mère adoptive me soignait et non pour je ne sais quelle fierté mal placée que vous imaginez.

Puis elle fit demi tour, au bord des larmes avec la conscience qu'elle n'avait pas du être très claire dans tout ce qu'elle voulait dire... Mais qu'importe de toute façon pour ce qu'il en aurait à faire... Elle s'éloigna sachant que si elle restait là dans quelque minutes elle sangloterait et ne saurait absolument pas comment réagir. Et elle serait incapable de maintenir l'armure qu'elle érigeait autour d'elle dans des circonstances "normales". Et elle avait réussit jusque là à garder un visage impassible et une voix tranchante mais ferme... elle n'allait pas tout gâcher maintenant... Mais avant de partir elle lui lança, d'une voix un peu tremblante sans se retourner.

-Et sachez que pour moi vous faire la proposition, même la simple proposition, de vous laissez le choix de venir voir ma maison est un grand honneur. Que je n'avais jamais fait.

Sur ce elle pénétra sous le couvert des arbres sans prendre de précautions pour savoir si on la suivait ou non trop furieuse et désolée pour s'en préoccuper.

*Idiote ! Espèce de sotte ! Tu savais pourtant bien que l'amitié et l'estime ou même la confiance n'existent pas. Alors pourquoi tu t'es laissé avoir ! Idiote !*

grmin examinait avec attention le bout de ses chaussures
*bon, j'ai encore gaffé*
il avisa le sac d'heboristerie resté à ses pieds.
le ramassa et se retourna.
- Eh, mademoiselle !
*zut, non*
- Ellenwen !
courrut à sa poursuite et réussit enfin à l'arrêter en saisissant son épaule
*Bingo ! et là où elle à mal, en plus !*
- Excusez-moi ! (pas fait exprès)
euh avant de partir, je voulais vous dire ...
... enfin, je ne sais pas comment vous présenter ça, mais il se trouve que je suis guerisseur moi aussi. C'est pour ça que j'insistai pour examiner votre blessure avant de savoir que vous l'étiez également.
Bref. Tout ça pour vous dire que je pense sincèrement qu'il faut s'occuper immédiatement de soigner correctement
Alors, voilà, je voulais vous donner ce sachet d'herbes. Elle n'ont rien d'exceptionnel mais elles sont tout à fait indiquée pour ça et vous n'aurez pas à entamer votre réserve.

Vous voulez-bien ?

Ellenwen aurait bien aimé répondre. Répondre oui ou non. Mais ses lèvres ne souvrirent pas. Au lieu de ça elle se dégagea en grimaçant, le mouvement lui avait ravivé la blessure et le fait que grmin l'a attrapé par là n'arrangeait rien. Et elle lui tourna le dos. Elle tenta d'ouvrir la bouche pour parler même pour dire n'importe quoi mais y renonça. Elle détestait pleurer et cela menaçait de lui arriver si elle faisait quoique ce soit. Elle finit par trouver un compromis et au lieu de poursuivre son chemin elle resta debout sans parler ni bouger à attendre le calme.
Elle inspirait profondément. Quand une larme roula sur sa joue elle sentit un flot de colère remonter et elle du se retenir d'envoyer en l'air le sachet d'herbes. Après tout c'était sa faute si elle était dans cet état pitoyable. C'est lui qui lui avait fait croire l'espace d'un instant que la confiance avait un sens. Et maintenant elle payait le prix de ces bêtises... Elle serra fort les lèvres puis se les mordit de plus en plus fort. Un peu de sang coula dans sa bouche. Elle se calma. Elle était injuste avec lui. Elle n'était pas toujours très facile à vivre... voir pas du tout. Et il avait l'air de s'excuser un peu. Elle inspira profondément avec un petit hoquet. Elle marcha un peu jusqu'à se trouver face à un tronc d'arbre. Là elle pivota, tournant de nouveau son visage vers Grmin et se laissa glisser le long du tronc pour finir assise au sol. Elle remonta ses genoux contre sa poitrine et les entoura de ses bras. Elle baissa la tête, faisant tomber un rideau de cheveux devant son visage. Elle resta un long moment ainsi à retrouver son calme. Lorsqu'elle fut complétement calmée elle releva la tête et regarda devant elle. Alors elle dit après une grand inspiration :

-Excusez moi.

grmin eut un pincement au coeur en voyant dans cet état celle dont il ne savait pas encore s'il devait l'appeler "nouvelle amie".
Il n'avait pas osé bouger ni dire un mot pendant un long moment, de peur de déclencher un autre orage.
Le calme ayant semblé l'emporter, il s'approcha d'Ellenwen et s'accroupit à côté d'elle.
- Non. Ce n'est rien. Moi aussi j'ai des excuses à vous faire. On se connait à peine. Il faudra s'y faire. Vous vivez en permanence dans les bois, ne fréquentez presque personne à part ~~ce ..~~ il se reprit à part Finwë, alors que mon métier fait que je rencontre sans cesse des gens différents.
C'est normal que l'on ne soit pas chacun exactement comme l'autre le voudrait. Il faut peut-être que, aussi bien l'un que l'autre, on prenne sur soi pour passer au delà de ces différences, vous ne croyez pas ?

Et puis, occire trois bonshommes avant que le soleil ne soit passé au dessus de l'horizon, ça a de quoi retourner le coeur de plus d'une personne, vous ne trouvez pas ? Alors, puisque vous m'avez fait l'amitié de m'accepter jusqu'ici, pourrais-je espérer que vous la poussiez jusqu'à m'inviter à partager votre petit déjeuner ? Chez vous ? Même s'il est très frugal, je suis sur que celà suffira à nous faire repartir d'un bon pied.
D'accord ?
sourire

Ellenwen esquissa un léger sourire et s'étira lentement. Puis elle se releva. Son sourire grandit légèrement et devint malicieuc. Elle jugea inutile de répondre à la première partie du discours. Ce n'était pas là peine de continuer dans cette direction. Chacun était désolé et s'excusait il valait mieux s'en tenir là. Mais elle répondit à la deuxième partie par un simple :

-J'ai faim.

Elle lui fit signe de la suivre et se dirigea vers un énorme buisson. Elle l'écarta d'une main et le traversa tout en maintenant le passage ouvert pour l'aubergiste. Ils furent bientôt entourés d'arbres touffus, pris entre des ronces et des buissons. Ils marchaient sur un unique petit sentier très étroit. Ils marchèrent longtemps jusqu'à arriver dans une autre petite clairière, abondamment fleurie. Au fond de celle-ci, directement en face d'eux se dressaient une immense cascade qui finissait en un petit lac. Accrochée à un arbre une balançoire, au bord de l'eau des souches étaient posées pour former des tables et des chaises. Finwë les rejoind, discret. Ellenwen sourit et se tourna vers son compagnon pour regarder sa réaction. Puis elle dit.

-Mon royaume... allez, venez....

Puis elle se dirigea vers la cascade. Elle contourna le lac et arriva qur un gros rocher qui le surplombait en partie, juste au pied de la cascade. Elle ramassa un très large morceau d'écorce qui lui servait habituellement de parapluie pour parvenir jusque chez elle et le tendit à Grmin en riant et dit, faussement mystérieuse.

-Ca peut servir...

Puis elle passa sous la cascade. L'eau froide la réveilla tout à fait et lui fit presque un choc. Elle avait peu dormit, s'était battu et était passé par toutes sortes d'émotions successives. Elle accusait la fatigue maintenant... Lorsqu'elle arrive de l'autre côté elle se tourna pour regarder si tout se passait bien puis elle réfléchit qu'elle ne lui avait même pas fait jurer de ne jamais dire ou elle habitait... gagatisme précose. Bah... on verrait bien... il n'avait pas interêt à la trahir et quelque chose lui disait qu'il ne le ferait pas. Quand il fut à ses côtés elle aggripa son bras et le serra. Si elle ne le faisait pas il ne la suivrait pas. Il faisait nuit noire derrière la cascade. A tâton elle chercha l'entrée d'un tunnel encore plus sombre et s'y enfonça. Ils marchèrent une longue minute à tâton sans rien voir puis soudain un peu de lumière éclaira les ténèbres. Ils finirent pas déboucher dans une petite place herbue, trou entre deux pics de la montagne, innaccessible et invisible autrement que par là doù ils venaient. Et contre une des parois une grotte illuminée de soleil contre laquelle poussait une vigne vierge, quelques petits arbres ombrageant agréablement l'entrée. Elle se retourna et guetta la réaction de son compagnon avec un sourire radieux. Elle aimait son chez soi.

*mais, zut elle va me lacher la main à la fin ? elle m'empêche d'attraper mon briquet. C'est qu'elle a de la poigne, la gamine.*
*remaque, si c'est elle toute seule qui a aménagé cet endroit, je comprends pourquoi elle est si musclée*

*Je comprends aussi pourquoi elle n'était pas dérangée d'être aussi trempée. Parce que prendre une douche froide à chaque fois qu'on veut entrer et sortir de chez soi, ma foi, même avec un bout d'écorce pour se progéger, pour ma part je m'en passerai bien*
*et puis, il n'y a que moi qui ai l'écorce. Elle, mouillée comme ça, elle est pire que nue maintenant. Mais si je lui en fais la remarque, va t'en savoir comment elle va se facher ! J'ai déjà donné, merci.*

*Ah, ça s'éclaircit enfin. Pas besoin du briquet finalement*

*Alors voilà son domaine. Mazette !*
*Et à voir comment elle s'est enfin illuminée, elle n'est pas peu fière d'habiter dans un endroit pareil.*

grmin concentra son attention sur le cadre de vie de son amie, évitant ostensiblement de croiser son regard.
- Alors c'est là chez vous ! C'est coquet, mais ce n'est quand même pas tout ce qu'il y a de plus pratique pour faire les courses. Je comprends que vous rencontriez peu de monde, si vous habitez ici.
A moins que vous n'ayez choisi cet endroit justement pour être à l'écart du monde ?

En tout cas, si le gaillard de tout à l'heure revient avec des acolytes, il aura fort à faire pour vous trouver là. Même s'il arrivait à me torturer assez pour que je ne puisse plus résister et lache le morceau, je saurai bien en peine de lui décrire tous les tours et détours qu'il faut faire pour venir jusqu'ici.

Cependant, je ne vous conseille pas d'y rester en vue de soutenir leur siège. L'endroit est indéfendable. Si vous ou Finwë ressortez ne serait-ce que pour chasser ou cueillir des simples, une fois que ces mécréants (qui sont ils, d'ailleurs ?) auront vu vos traces de pas mouillés sur les rochers près de la cascade, vous serez piégée ici comme dans une souricière.

Dès que nous nous seront restaurés, je vous invite à faire diligence pour compléter votre équipement et partir au plus vite. C'est en laissant quelque temps à lui-même cet endroit idyllique que vous le préserverez le mieux. Mais avant tout, il faut profiter des moyens que nous offre votre havre pour soigner votre blessure du mieux que nous le pouvons.

Ellenwen coupa court aux remarques de son ami en entra dans la maison. Elle poussa la lourde tenture de velour et la tins ouverte quelques secondes pour qu'il puisse rentrer. Elle tremblait de froid et avait hâte de se changer. Surtout que la blouse était... hum... un peu transparente. Aussi désigna-t-elle d'un vaste geste de la main la pièce tout en disparaissant derrière une autre tenture de tissus léger. Elle arriva dans sa chambre. Son lit était taillé dans le mur, un épais matelat posé sur la roche. Au dessus de son lit était taillées quelques alcôves dans lesquels reposaient une bougie et des livres ainsi que de l'encens. Elle s'assit sur son livre et s'enveloppa de sa couverture avant de venir se pencher au dessus d'un immense coffre de bois qu'elle ouvrit. Elle avait là toute sa garde robe. Elle en tira une longue robe blanche qu'elle mettait très rarement. Elle se déshabilla et l'enfila rapidement. Puis elle fourra dans son sac les rares bijoux qu'elle possédait et qui lui venait de sa mère, les seules choses qu'elle eut d'elle à part ses deux dagues. Elle sortit de son sac ses deux robes trempées et les mis à part, il serait toujours tant de les faire sécher plus tard. Elle mit avec elles la blouse de Grmin. Puis elle se réenveloppa de sa couverture et repassa dans l'autre pièce ou se tenait son ami.
Elle regarda autour d'elle et fut rassenerée par son aspect habituel. Les murs étaient tendus d'étoffe pour donner un côté plus chaleur à la pièce. Le tout dans les tons rouge sombre/prune, violet par moment. Par terre des poufs à profusion, groupés essentiellement autour d'une cheminée dans un bout de la pièce. Juste à côté une autre porte fermée là aussi par une étoffe. A l'opposé, une cuisine avec ses placards creusés dans la roche. Pendant que Grmin allait s'assoir sur les poufs qui entouraient une table basse sur laquelle était posées bougies, encens et fleurs séchées, elle se dirigea vers la partie cuisine. Elle commença à rassembler de quoi manger tout en répondait à Grmin.

-Je vis peu dans cette maison mais j'adore y venir. Elle est isolée, tranquille et si je suis ici nul ne peut me trouver. Et il y en a qui ont essayé. J'ai hérité cette endroit de ma mère adoptive elle y vivait déjà quand elle m'a recueillit. Je ne garde aucun souvenir d'un autre lieu que celui-ci, à part bien entendu la forêt qui l'entoure.
Je ne compte pas rester ici, ils me trouveraient, eux même s'ils y passeront sans doute beaucoup de temps. Je vous expliquerais qui ils sont bientôt. Mais en attendant... mangeons...

Elle revint bientôt avec un lourd plateau chargé de viande séchée, de pain, de confiture et de fruits. Elle avait récemment rechargé son garde-manger ce qui expliquait les fruits. Elle servit également de l'eau puis s'assit sur un pouf en face de son ami. Elle mangea un peu, sans vraiment avoir de l'appétit. Puis elle soupira et marmonna en guise de bonne volonté.

-Je vais vous laisser me soigner...

Puis, tout en buvant elle s'étira. Elle avait un long récit à faire. Il avait gagné le droit de savoir ce qui se passait. Au moins ce qu'elle savait... Ca risquait d'être long... Elle commença alors.

-Les gens que nous avons vu forment un groupe que l'on nomme quatuor. Ce sont... des assassins professionnels. On les emploie pour tuer des Inquisitrices. Ils viennent des contrées du milieu... Les Inquisitrices... dirigent les contrées du milieu. C'est un groupe de femmes détenant un pouvoir... le pouvoir de toucher les gens. C'est à dire de les soumettre à leur volonté... enfin c'est plus compliqué que ca mais bon... Elles oeuvrent pour la justice et la vérité... Elles sont aisement reconnaissable là-bas par leur cheveux longs. Dans ce pays un signe de reconnaissance sociale est la longueur des cheveux. Elles sont les seules à avoir des cheveux longs. Les Inquisitrices portent des robes noires, la Mère Inquisitrice une blanche, ce qui fait que le quatuor m'a confondue avec elle...

* Des assassins professionnels, ben voyons ... Dans quel guépier est-ce que je me suis fouré, encore ! *
"- un pouvoir dites vous ?
Comme celui que nous partageons, de soigner les blessures légères ?
Croyez-vous qu'il y ait un pouvoir dans les rêves ?
grmin était mort de faim. Mais voyant son amie à peine toucher à la nourriture, il n'osait pas y toucher lui-même

C'est gentil d'accepter que je vous soigne. Enfin, gentil, c'est pas le mot, parce que c'est nécessaire. Mais je suis sensible à la marque de confiance dont vous me témoignez ainsi. Merci.

Vous permettez ?
sans attendre la réponse, il jeta quelques herbes dans le pot d'eau en train de chauffer près de la cheminée
J'aurai besoin de linge propre pour faire des compresses. Si nous n'étions pas venu ici, déchiré pour déchiré j'aurais sacrifié ma blouse. Mais si vous avez quelque chose de plus sain, ce sera toujours mieux pour votre plaie.

Ellenwen vit son ami qui ne mangeait rien. Il n'avait pas l'air d'oser à la nourriture parce qu'elle même y toucha peu. Elle sourit légèrement et lui fit remarquer, tout en allant chercher des compresses dans un petit coffre à demi dissimulé dans une fissure de la roche.

-Mais mangez voyons. N'allez pas vous laisser mourir de faim parce que je mange peu moi-même.
Non comme je vous l'ai dit elles ont le pouvoir de toucher les gens, de les plier à leurs volontés. Ils deviennent en quelque sorte leur chien fidèle. Ils aiment leur maîtresses jusqu'à la mort... C'est pour cela qu'elles sont très craintes... et seules...
Je ne sais pas s'il y a un pouvoir dans les rêves. Dans tous les rêves je veux dire. Mais certain peuvent être prophétiques... On peut y voir le passé ou ce qui pourra se passer dans le futur. Sans oublier que le futur n'est jamais écrit et qu'il n'appartient qu'à nous de le changer. Les rêves n'ont donc pas un véritable pouvoir... dans le sens ou ils ne modifient en rien la rélatité, le concret comme la magie par exemple. Mais ils peuvent apporter beaucoup et il ne faut jamais les négliger. Pourquoi cette question ?

Cela avait-il un rapport avec la tête ahurie qu'il avait fait en voyant sa tête ? Ou avait-il rêvé de quelque chose ? Bah... après tout cela ne la regardait en rien. Elle se rapprocha et lui tendit les compresses ainsi qu'une fiole fine contenant un baume. Elle ne lui dit rien, ne lui donna aucun conseil. Elle lui faisait confiance. Il pouvait s'en servir ou non. Enfin... heureusement que la plaie n'était pas à recoudre. Parce que là... beurk beurk beurk ! Avec une légère grimace fataliste elle vint s'accroupir à côté de son ami pour qu'il puisse refaire ses pansements. Comme pour se venger du sort cruel qui l'obligeait à "dépendre" de quelqu'un elle mordit dans une pomme et garda le silence.

La décoction doit être prête maintenant.
grmin alla la sortir du feu, la filtra et la versa dans une assiette creuse.
Puis il y en imbiba un fragment de linge propre
Faîtes voir s'il vous plait ?
puis il nettoya la plaie en la tamponnant, sans frotter
Hum, ça aurait pu être pire.
sortit une aiguille et du fil de ses affaires.
La grimace d'Ellenwen le fit sourire
Mais non, ce n'est pas vous que je vais recoudre.
Douillette ?

puis il prit le flacon de baume, en ôta le bouchon et le renifla. D'abord le bouchon, puis le col du flacon
Très bonne idée. Ca accélèrera la cicatrisation.
applique une noisette de baume sur la plaie, la recouvre d'un petit morceau de linge propre imbibé de décoction
Tenez-ça en place s'il vous plait, il ne faut surtout pas que ça tombe.
puis pris une longue bande de tissu et entrepris de faire un bandage qui recouvre la plaie sans entraver les mouvements
C'est là que je vais faire de la couture ...
grmin cousu alors le bandage de manière à ce qu'il ne se défasse pas tout seul
Voilà. Il suffit de refaire le pensement une fois par jour et bientôt il n'y paraîtra plus.
vida le reste de la décoction dans un flacon et le boucha
Il y en aura besoin pour refaire le pensement
Ce sera moins efficace froid que chaud, mais ça suffira quand même.

Essayez de bouger pour voir ?
Voilà. Vous avez une épaule neuve.

*grmin sentit alors comme une tension se relacher dans son estomac*
Finalement, je vais prendre un petit quelque chose.

Je vous parlais de rêve parce que j'en ai fait un, justement.
Prémonitoire.
Mais, j'ai la vague impression que ce genre de choses ne vous est pas tout à fait inconnue n'est-ce pas ?

Et, dites moi, ces machinsitrices, comme vous dites. Si j'ai bien compris, quelqu'un qu'elles ont touché se meurt d'amour pour elles ? (sympa pour draguer, ce gadget, mais on doit s'en lasser vite).
Et que se passe t'il s'il y en a une qui "touche" quelqu'un qui est déjà amoureux d'elle ?

Ellenwen avait tresaillit légèrement en voyant l'aiguille. Elle grimaça un sourire à la remarque de Grmin sans pour autant quitter ses mains et donc l'aiguille des yeux.

-Je suis aiguillophobe. Je hais les aiguilles, elles ont été créées spécialement pour me torturer. Je me suis faite recoudre une fois étant petite. Mauvais souvenirs.

Elle rit carrément à la remarque de Grmin sur le flacon. Encore heureux que c'était une bonne idée, elle ne tenait pas à mourir ni à garder une épaule en mauvais état trop longtemps. Elle n'avait jamais eu de membres immobilisés de sa vie mais savait qu'elle devriendrait folle si elle devait en avoir un. Elle se laissa faire sans broncher aux soins de son ami. Néanmoins comme elle l'avait prédit elle n'aimait pas cela. Quand il finit elle pu apprécier son talent de guérisseur. Bien que ne s'étant jamais plainte la plaie lui faisait mal, or après les soins la douleur c'était largement atténuée. Elle pouvait bouger le bras sans grima cer. Elle remercia son ami d'un large sourire.

-Parfait. Merci infiniment.

Elle soupira en entendant toutes les questions de Grmin. Elle n'avait pas réponse à tout et ne savait pas tout. Et elle avait du mal à expliquer ce qu'elle savait. Il allait devoir tenter de comprendre un peu par lui-même aussi. Après tout c'était un grand garçon et il allait pouvoir s'en sortir comme un grand. Il pouvait le faire, il allait le faire. Elle rit à cette pensée mais ne préféra pas la traduire en mots. Remarque... il devait à peu près penser la même chose vu sa réflexion. Elle secoua la tête feignant la consternation.

-Je me doute bien que si vous me parlez de rêves c'est parce que vous en avez fait un. C'est assez logique... Généralement on ne pose des questions que sur des choses dont on souhaite une explication ce qui dans ce cas là impliquait que vous ayez rêvé... Enfin... je pense. Non en effet ce genre de choses ne m'est pas inconnu. Merci Laed, ma mère adoptive. Elle m'a beaucoup appris. Remarque... si elle n'avait pas choisit de me l'expliquer je l'aurais bassiné jusqu'à ce qu'elle le fasse. Par contre je crains de ne pas avoir beaucoup de talents pour savoir ce que signifient les rêves. J'ai déjà suffisament de mal à savoir ou à tenter de deviner ce que signifient les miens...

INQUISITRICES, dit-elle en riant. Pas machintrices. Alalala... Ignare. Je ne sais pas, je crois que la question ne s'est jamais posé. Personne n'aime les inquisitrices, dit-elle un peu tristement, elles vivent à l'écart depuis leur enfance et savent, dès l'enfance à quoi elles seront destinées. On les craint pour leurs fonctions, pour leur importance. Et parce que, pour poursuivre la lignée des Inquisitrices elles sont obligés de se choisir un mari dans la population. Or... elle rougit un peu, si en temps ordinaires elles contrôlent leur pouvoir elles n'y arrivent pas passer un stade de plaisir. Leur mari devient donc soumis à leur volonté. Ce qui est... affreux.

Elles sont donc condamnées à ne jamais connaître l'amour ?
Ou plutôt à ne jamais "connaître" celui qu'elles pourraient aimer ?
Permettez moi de ne pas y croire.
Celui qui a inventé ces imprécatrices doit être un bien curieux personnage, pour leur avoir infligé un traîtement d'une telle cruauté. A moins qu'elle n'aient commis quelque pêché originel que toute leur engeance doive expier jusqu'à la fin de la race ?

J'ai fait un rêve, oui. De là à lui prêter une signification ...
Ca fait plusieurs jours maintenant, je n'en ai plus qu'un souvenir vague. Mais ce rêve a été assez fort pour me pousser à quitter mon commerce tranquille des havres du sud et partir à votre recherche.
*mais qu'est-ce que je raconte là ?*
Enfin, non, c'est pas ça. Mais j'avais cru rêver de quelqu'un qui vous ressemble. Ce qui explique ma surprise lors de notre première rencontre, au bord du lac.

Mais avec le recul, je ne sais plus vraiment s'il s'agissait d'une blonde dans une robe noire ou d'une brune en robe blanche ?
Tout ce dont je suis sur, c'est que ce n'était pas une rousse dans un tutu violet.

Vous semblez tenir votre mère en très haute estime. Mais vous en parlez d'une manière qui me trouble, comme si elle n'était plus de ce monde. Vous êtes jeune pourtant. Si elle a disparu, ce ne peut pas être d'une manière naturelle.
se mordant les lèvres
Mais, je me mèle de ce qui ne me regarde pas.
Hatons nous voulez vous ?
Et, veuillez je vous prie avaler cette poudre d'écorce de saule.
Ca retardera un peu la cicatrisation, mais ça calmera la douleur. Ca me fait de la peine de vous voir résister à l'envie de grimacer.
*tu parles, c'est d'un, comique ! j'ai surtout de la peine à éviter d'éclater de rire *

-Je n'en sais rien. Je ne connais pas tout sur les Inquisitrices. Il n'y a pas marqué petit dictionnaire ou le guide des Inquisitrices par Ellenwen sur mon front. Je sais que pour l'instant elles n'ont pas connu l'amour du moins elles ne l'ont jamais trouvé. A moins d'une exception inconnue. Je ne sais pas, enfin je ne sais plus qui a créé les Inquisitrices mais ce n'était pas pour les punir. C'était pour maintenir la vérité et la justice je crois. Il n'avait pas forcément pensé à ce genre de détails qui en cas de grande crise peut sembler un peu accessoire.

*L'amour n'étant qu'un attrape-nigauds...*
*Non mais je rêve ?! Il est en train de me dire qu'il a très probablement rêvé de moi et qu'il est partit à ma recherche. Ouuuuuuuuuh ! Ohnonohnonohnonohnon ! Mais ça va pas oui.... comment... mais je proteste ! Il faut que je mette un copyright sur son image. Et qu'est-ce que... pffffffff*

-Euh... euh... rêvé ? Moi ? Non... vous avez du rêvé d'une brune... qu'est-ce que je serais allée faire dans vos rêves ?

Elle inspira doucement avant de répondre aux questions sur sa mère. Après tout il le saura sans doute un jour ou l'autre alors autant que ca soit elle qui lui en parle.

-Je ne vous parle que de ma mère adoptive. C'est elle qui m'a recueillit à la mort de mes parents. J'avais quelques semaines quand elle m'a trouvé. Mes parents étaient morts assassinés. Je ne sais pas pourquoi j'ai été épargnée. Bref... elle m'a recueillit et nous avons vécue toute deux ici. Elle est morte il y a cinq ans. Je devais en avoir en gros quatorze ans. c'était une magicienne. Elle est morte de vieillesse et de fatigue. Et de lassitude. Elle me manque.

Elle resta un long moment silencieuse. Elle se souvenait que la vieille magicienne était rongée par quelque chose qu'elle n'avait pas eu le temps de lui dire. Elle l'avait pourtant juré. Un lourd secret. Elle avait vu sa mère dépérir peu à peu devenant chaque jour plus sèche et plus vieille comme si les ans la rattrapaient soudainement. Elle n'avait même pas eu le temps de lui parler de ses parents, de la façon dont ils étaient morts ni comment elle l'avait retrouvé bébé... Elle se sentit triste comme toujours en repensant à la vieille femme qu'elle avait adoré. Puis soudain elle se réveilla et se redressa. Elle tira la langue à l'aubergiste qui se moquait d'elle dans un geste enfantin et amusé.

-De la peine... de la peine pour vous empêcher de rire oui... je ne boirais pas. Je n'ai plus mal. Plus maintenant.

se pinçant les lèvres
Je ne vois pas ce qui vous fait dire une chose pareille Wink

Enfin. Il est vrai que vous ne pouviez pas vous voir.
C'est pas plus mal de toutes façons. Il est bien connu que ça ralentit la coagulation. Si vous suportez la douleur, ce sera bien mieux comme ça.
remballe son acétysalliciline
Vous allez donc, comme nombre d'aventuriers que j'ai vu passer dans mon établissement, devoir partir en quête de vos origines.
Parce qu'il y a une chose que je sais, et une dont je me doute :

Ce dont je me doute, c'est que votre mère adoptive connaissait vos parents naturels, et que c'est pour celà que c'est elle, et personne d'autre, qui s'est chargée de votre éducation.

Et ce que je sais, c'est que si elle était magicienne, elle n'était pas originaire d'ici, mais de l'autre côte de la frontière (la passoire, devrait-on dire ?)

Quand au rêve, ma foi ...
Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore.
Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

hrpg : Mon rêve familier, Paul Verlaine

Vous avez raison, ce n'est qu'un rêve.
Etrange et pénétrant, certes et même si je le fais souvent qu'il m'est familier, ce n'est qu'un rêve quand même.

Ellenwen lui dédia une moue espiègle et faussement boudeuse. Elle se releva et finit de préparer son sac et lança en tentant de ne pas rire.

-Je suis une jeune femme stoïque, volontaire, décidée, insensible à la douleur et euh... insupportable...

Puis elle leva les yeux au ciel avec une moue exaspérée. Maniamania. Il allait lui faire jouer le rôle de la pauvre petite fille déséspérée par la mort de ses parents. Perdue, en quête de son identité. Elle railla.

-Oh je vais écraser une petite larme. La pauvre enfant perdue, dont les parents sont morts. Qui part, bravant milles dangers pour retrouver son identité perdue... comme c'est beau... manque de chance je ne compte pas me lancer "à la recherche de mes origines". Je suis fille adoptive de Laed ca me suffit. A moins que je ne tombe par hasard sur quelque chose qui me permette de savoir qui sont mes parents. Autrement je ne chercherais pas. Je ne crois pas que Laed connaissait mes parents. Elle m'a retrouvé en même temps que les cadavres de ceux-ci, assassinés, une dague dans le coeur, dans la forêt. Ce n'était pas à elle plus qu'une autre de se charger de mon éducation. Elle l'a fait parce que c'est elle qui m'a trouvé c'est tout. Et pour répondre à vôtre question bien sur qu'elle venait de l'autre côté de la frontière. Elle faisait des aller retour entre ici et là-bas. Mais à ma découverte elle est restée ici. Sauf quelque fois ou elle m'a emmené de l'autre côté avec elle quand j'étais plus jeune. Et une fois avant sa mort ou je ne suis pas venue avec elle.

Je ne sais pas si ce n'est QU'UN rêve comme vous dites. Mais en tout cas je ne vois pas ce que je pourrais faire dedans.

Ah, c'est vous qui dites que vous étiez dedans. Moi, j'ai juste dit que ça pouvait évoquer une vague ressemblance.
Mais, bon, c'est une réaction normale, je ne vous en veux pas.
*elle croit que je suis tombé amoureux d'elle ou quoi ?*

Bon, et votre paquetage, il se fait tout seul pendant qu'on prend le thé ?

Parce qu'avec tout ça, le temps passe et si l'on veut mettre de la distance entre vous et le survivant du quatuor avant qu'il ne revienne avec du renfort, il faudrait voir à s'y mettrre quand même.

Ellenwen prit la première chose qui lui tomba sous la main, en l'occurance le paquet de linge trempé qu'elle comptait mettre à sécher. Il le reçu en plein dans le nez. Ca lui apprendrait. Non mais qu'est-ce qu'il croyait ? Qu'elle se prenait pour le centre du monde ?

-Je n'ai jamais dit que j'étais dans votre rêve, crême d'andouille. J'ai dit que je ne pensais pas que ça soit moi et que je pensais que vous avez plutôt vu la mère Inquisitrice. Et sachez que mon paquetage comme vous dites est fini. Et que je n'attend que vous pour partir. Que vous vous bougiez un peu au lieu de rester assis sur un pouf à attendre que je fasse tout à vôtre place.

Eh, faudrait pas à voir à faire la mégère quand même !
Et puis ne faites pas de mouvements brusques comme ça, c'est mauvais pour ce que vous avez.
grmin ramassa le linge qui avait chu
Si je restais sur ce "siège", c'est simplement par politesse, pour rendre hommage au fait que vous m'y avez permis de m'y assoir. Mais sachez que je n'apprécie pas du tout ce "confort" moelleux et mollasson.
Par contre, vous ne pouvez pas partir en laissant ce tas de linge sale roulé en boule, ni le feu allumé dans la cheminé, et tout ça.

Et puisque vous avez de si jolis fruits frais, ce serait bien dommage de les laisser périr ici en votre absence.
joignant le geste à la parole, il les emballa
Quand au rêve, restons-en là j'ai dit.
Et puis, pour autant que je sache ce qu'est un rêve, rêver de vous ou d'une inquisitrice, ce n'est pas forcément incompatible.
[hrpg : là, c'est la pythie qui a parlé]

Après un silence qui a duré ... un certain temps.
Je ne tenais pas à parler de ce rêve. C'est absurde, je le sais bien. Mais comme vous m'avez fait la confiance de me parler de votre mère adoptive, j'avais cru bien faire en vous contant ce qui m'avait poussé à me mettre en route.

Bon, d'accord. Si vous le voulez, on peut dire que j'ai eu tord de quitter mon chez moi, ou que ce n'est pas vous que j'ai vu.
Vrai ou faux, rêve prémonitoire ou pas, il n'y a finalement que l'avenir qui pourra nous le dire.
Alors on va dire qu'on s'est rencontrés par hasard au bord d'un lac, qu'on s'est réunis par nécessité et que les évènement ont fait qu'on est plus ou moins en train de devenir amis.
Enfin, si vous le voulez.

Vous savez, il n'y a pas que vous qui êtes seule. Je veux dire que pour votre cas, c'est évident : personne ne va venir ici par hasard et ma foi engloba d'un geste non seulement la pièce dans laquelle ils se trouvaient mais aussi toute la maison et l'environnement qui l'entoure quand on est dans un tel cadre, on n'a pas besoin de chercher grand chose ailleurs.
Mais, vous savez, je suis finalement aussi seul que vous, si ce n'est plus même, car je n'ai pas de loup pour me tenir compagnie. Je vois constamment du monde dans mon auberge, certes, mais ce ne sont la plupart du temps que des clients, et quelques fournisseurs. Des relations complètement superficielles dont on se passerait pour la plupart si elles n'étaient un moyen de remplir la bourse. Désolé, ma foi, d'être aussi trivial, mais oui, avoir un peu d'argent devant soi peut-être utile de temps en temps.
porta la main à une bosse au niveau de sa ceinture
D'ailleurs, nous ne risquons pas d'avoir de problème pendant un certain temps
*Sauf que je ne voudrais pas qu'elle croie que je lui propose de l'entretenir. C'est pas son genre. Ni le mien.*

Alors, enterrons là ces vieilles histoires. Enfance perdue, rêve bizarroïde, et concentrons nous sur l'essentiel. Votre sécurité.
Ainsi que, si j'ai bien compris, celle de la mère incantatrice pour laquelle ces vauriens vous ont prise. Parce que si elle est pourchassée par des gens qui entrent sans frapper et ne respectent pas les jeunes filles, c'est qu'elle est forcément du bon côté. Donc autant lui faciliter la tache et compliquer celle des autres.

grmin prit une forte inspiration et avala sa salive
Bon, mais ce n'est juste qu'une proposition. En fait, on fait comme tu veux.

Ellenwen sentit le sol vaciller sous ses pieds lorsque Grmin prononça simplement : Et puis, pour autant que je sache ce qu'est un rêve, rêver de vous ou d'une inquisitrice, ce n'est pas forcément incompatible. Elle pesta intérieurement et n'eut que le temps de s'accrocher au montant de le cheminée pour se stabiliser un peu. Elle eut juste le temps de constater avec beaucoup de soulagement que l'aubergiste ne semblait se rendre compte de rien avant de perdre pied et de quitter la réalité. Devant ses yeux grands ouverts passaient des images qui n'avaient rien à voir à celle qu'elle aurait du voir : sa maison, ses habitudes. Tout tournait autour d'elle et lorsque les images se stabilisèrent elle eut un sursaut de terreur.
Une femme qui courait. Ses longs cheveux blonds en désordre, maculés de sang. Son visage était crispé par la douleur et par une peur panique, souillé lui aussi par le sang, sang qui s'échappait d'une large plaie à la poitrine. Elle haletait. Elle serrait contre elle un petit paquet qui gémissait en se débattant. Tout en courant la femme tenta de le rassurer, elle chuchotait des mots tendres. La douleur crispait son visage, il était visible que la course lui faisait mal. Elle chuta violemment au sol, préservant le paquet. Elle se remit debout péniblement. Elle pleurait en silence. Elle se remit en route, cette fois sans courir, elle avait de plus en plus de mal à marcher. Elle se retourna, regardant derrière elle comme si un monstre pouvait surgir des fourrés. Lorsqu'elle se heurta violemment dans quelqu'un. Elle hurla et recula avant de voir qui elle heurté. C'était une femme, plus agée qu'elle, manifestement surprise. Ellenwen vit cette femme ouvrit la bouche et parler sans pouvoir entendre ses paroles. Mais elle l'avait reconnu. Laed, moins âgée que dans ces souvenirs. Elle vit la fugitive se détendre à ces paroles. Des larmes tremblèrent à nouveau dans ses yeux. Elle tendit alors le petit paquet à la femme en tremblant. Elle vit le visage d'un bébé, terrifié. Laed le prit dans ses bras doucement. Alors l'autre femme eut un sourire tremblant murmura un nom qu'Ellenwen reconnu comme le sien et s'effondra.
Ellenwen reprit pied dans la réalité avec l'impression qu'on l'avait frappé violemment au ventre. Elle avait la respiration coupée. Elle déglutit péniblement et souffla. Grmin parlait toujours. Il ne semblait pas s'être rendu compte de ce qui venait de se passer. Ellenwen ne souffla mot et l'écouta comme si rien ne s'était passé. Bon, d'accord. Si vous le voulez, on peut dire que j'ai eu tord de quitter mon chez moi, ou que ce n'est pas vous que j'ai vu. Elle calma le tremblement de ses mains et répondit tout aussi calmement avec un sourire.

-Je ne sais pas si on est vraiment ami, pour le moment. Mais en tout cas on a dépassé le stade de simple étranger l'un pour l'autre pour arrivé à celui de connaissance. Ce qui est déjà un progrès.

Elle se mordilla les lèvres un peu gênée par la suite de la conversation. Elle n'avait pas très envie de débattre sur leur solitude respective. Elle avait choisit la sienne et n'avait pas envie de la remettre en question pas plus qu'elle n'était vraiment sûre d'avoir envie de son amitié. Tout était tellement plus simple quand elle ne connaissait personne, isolée sur son lopin de terre. Elle n'avait pas à s'expliquer, pas à partager ses réflexions ce qu'elle allait devoir faire s'il devenait véritablement un ami. Mais en même temps... c'était si agréable de rire avec quelqu'un. Elle répondit avec un léger sourire.

-Il se trouve que j'ai également de quoi subvenir à mes besoins... Comme cela aucun de nous deux n'aura à dépendre de l'autre.

Mère Incantatrice..., il en faisait vraiment exprès. Elle secoua la tête amusée mais renonça à le rependre. Elle ouvrit de grands yeux quand il la tutoya soudainement mais elle ne le reprit pas. Tout en se disant quand même qu'ils courraient droit à la catastrophe. L'amitié n'amenant que des ennuis. Il avait eu l'air d'avoir eu besoin de beaucoup de courage pour la tutoyer. Elle se demanda pourquoi. Mais il posa une bonne question. Qu'est-ce qu'ils allaient bien pouvoir faire. Elle s'était mise dans de sales draps en prenant le choix de se faire passer pour la Mère Inquisitrice mais elle n'avait aucune raison de reculer. Elle joua avec une mèche de ses cheveux et répondit un peu rêveusement.

-Elle est du bon côté. Et je compte bien continuer à me faire passer pour elle pour l'aider. Il faut vraiment une raison très sérieuse pour qu'elle soit venue de ce côté... soit parce qu'elle était en grand danger de l'autre côté et incapable de se défendre soit pour une mission. Dans un cas comme dans l'autre, je l'aiderais.

*Hey, mais je l'ai tutoyé ! Mais qu'est-ce qui m'a pris ?*
*Ca m'est venu tout seul, spontanément. De toutes façons, je suis pas du genre à m'imposer comme ça*
*Et je vais pas mettre les pieds dans le plat en m'excusant en plus*
*Je l'ai sufisemment emb(a)rassée avec ça, il n'y a qu'à voir comme elle à l'air absente depuis que j'ai laché ça*
*Quoi que, à la réflexion, il y a peut-être quelque chose d'autre finalement. Elle était déjà ailleurs avant que ça ne m'échappe*
*N'empêche. Elle a raison, on n'est pas des amis. On en est juste au point où l'on ne dégaine pas sa dague "par mesure de précaution".
Apparemment, elle tient à rester sur son quant à soi. Très bien. De toutes façons, ce n'est pas à moi de prétendre faire évoluer sa position*
prenant une bonne inspiration
*Ne pas oublier : V.O.U.S.*
- Ah, vous me soulagez parce qu'apparemment, je me suis mal exprimé. Je n'aurais surtout pas voulu que vous croyiez que je veuille faire de vous une femme entretenue. Mais je ne veux pas passer pour un vieux rapiat près de ses sous non plus. Enfin, vous voyez quoi.
*Bon sang, que ces histoires d'intendance sont compliquées !*

Mais j'y pense, au fait. Il y a une chose que j'ai mal compris : pourquoi une mère exécutrice courrait-elle un quelconque danger ? Il lui suffit de "toucher" quiconque s'approche trop d'elle et le tour est joué. A moins qu'il y ait une subtilité qui m'échappe ?

Ellenwen le regarda cogiter et sentit naître un sourire espiègle et affectueux sur ses lèvres... qu'elle mordilla aussitôt pour tenter de le faire disparaître. Quand il la vouvoya elle éclata de rire joyeusement. Il en faisait une de ces tête... En plus il s'emmelait les pinceaux, tournait en rond et finissait par se prendre les pieds dans sa propre phrase pour finir par s'étaler en beauté. Pire qu'elle... Elle rit gentillement, absolument pas moqueuse.

-Je vois que vous êtes une calamité ambulante. Je ne pensais pas que vous vouliez faire de moi une femme entretenue, ca ne vous ressemble pas, et de toute façon, elle pouffa de rire, je n'ai pas la tête d'une femme entretenue. Et vous n'êtes pas un vieux rapiat. Parce que... oh et puis on s'en fiche du parce que c'est comme ca un point c'est tout.
Vous étiez pourtant bien partit à me tutoyer...

Elle était redevenue espiègle. Elle ne tenait pas spécialement à ce qu'il la tutoie mais elle n'avait pas pu s'empêcher de lui faire la remarque. En espérant qu'il ne le prenne pas mal. Ce n'était pas du tout faire pour. Afin d'éviter de l'embarassé elle continua avec un léger faux soupir fatigué comme une mère devant un enfant tétu et peu attentif.

-Ce pouvoir n'est pas infini ni même illimité. Je pense qu'une mère Inquisitrice peut au maximum toucher deux personnes sans avoir besoin de se ressourcer. Certaines Inquisitrices ont du mal à en toucher une. C'est pour ça que les quatuors ont été créé... spécialement pour elles. Parce qu'elles en touchent une et le renvoie sur ses anciens compagnons. Mais à trois ils le tuent et l'Inquisitrice reste alors seule et désarmée face aux survivants. Même si parfois il n'en reste qu'un, les autres pouvant être tués par leur ancien compagnon ou même l'Inquisitrice qui sait quand même se servir d'une dague. Mais au fond... ils gagnent toujours...

"- Oui, bon, ma foi, un "tu" laché par hasard au coin d'une conversation, ça va, c'était un accident Embarassed

, on ne va pas y passer tout le week-end quand même.
Ah si ? ah bon .
*A mon avis, elle se joue de moi, là. C'est sur que je préfère la voir ainsi que beuglante et bougonnante comme tout à l'heure mais bon, faudrait voir à ce qu'elle se paie pas trop ma poire quand-même*

Ca explique donc le fameux truc de la courte-paille lors de la bagarre. !

Alors si j'ai bien compris (ne pas hésiter à m'interrompre si je me trompe), ce serait donc la puissance de leur pouvoir, ou plutôt le rythme auquel elles peuvent l'employer, qui différencierait une mère exterminatrice d'une orchestratrice "normale" ? (encore que, en matière d'institutrices, la normalité me semble être une notion toute relative, non ?)

Je m'excuse si de donne l'impression d'être aussi bouché que mal comprenant, mais tout ça est nouveau pour moi. Cependant, il y a encore une chose que je voudrais savoir si ce n'est pas trop demander. Ca sert à quoi, une excavatrice ?

Et puis, désolé si je semble trop terre à terre en pensant à nos petites personnes, mais si j'ai bien compris, l'idée générale serait de venir en aide à cette mère imprécatrice en se faisant passer pour elle ? Je souhaite qu'elle n'ait pas l'occasion de croiser mon chemin parce que, pour ma part, je n'aimerai pas trop que quelqu'un se fasse passer pour moi. Alors, imaginons cinq minutes ce que pourrait avoir envie de faire, en l'occurence, quelqu'un qui disposerait des pouvoirs d'une illusioniste. Mais, bon, ça n'est pas moi qui suis le plus concerné.
Un autre hic, et qui là me touche d'un peu plus près, c'est que si ces fameux quarterons ont été dimmensionnés ainsi justement pour venir à bout des aspiratrices, comment nous, deux citoyens "normaux", pourrions nous espérer leur résister ? Faut-il rappeler que nous avons eu une chance inouïe, dans le pin compagnon ? Il ne serait pas vraiment très raisonnable de compter que ça se reproduise très souvent.

*ouf, voilà, j'espère avoir rattrapé le coup, là. Ni TU, ni VOUS. Parfaitement impersonnel. Comme si nous n'étions que des objets, des choses, comme un de ces malheureux zombie réifié après avoir été frappé par une ordinatrice. Apparemment, c'est là le genre de tournure qu'elle agrée.*

Pendant que Grmin parlait Ellenwen se mordait les lèvres pour ne pas rire. Finalement elle renonça et finit pliée de rire. Elle n'arrivait plus à s'arrêter. Bon sang, c'était à croire qu'il le faisait exprès : exterminatrice d'une orchestratrice;d'institutrices... que d'expressions à noter. Elle finit par s'assoir à bout de souffle. Elle releva la tête, croisa le regard de son ami et fut à nouveau prise par une crise de fou rire. Elle hoqueta les larmes aux yeux. Il disait cela avec un tel sérieux. Elle tenta de parler et de rectifier mais ne pu rien dire. Elle s'essuya les yeux de la main et tenta de respirer profondément pour se calmer.

*Il faut que je me calme. Non mais de quoi j'ai l'air.... Allez Len... on se calme... on se caaaaaaaaaaaaaalme...*

Elle éclata de rire de nouveau. Elle se demanda si elle riait vraiment à cause de la bêtise de ces phrases ou par un pur réflexe pour évacuer la peur qu'elle avait eu. Finwë inquiet, s'était glissé vers sa maîtresse et tourna des yeux soupconneux vers cet individu qui arrivait à faire couler des larmes sans que la jeune femme paraisse souffrir. Ellenwen finit par se calmer, entourant le cou de son loup de ses bras. Elle posa la tête contre son flanc et resta à respirer longuement. Puis elle releva la tête et ne pu retenir un sourire.

-S'il vous plait, arrêtez ! Arrêtez !

Elle remarqua alors que pendant toute sa longue tirade il avait parlé avec un style impersonnel et froid. Elle grimaça, brusquement gênée.

*ah, le choix est fait, donc. ce sera vous, voilà donc un point de réglé.*
Et bien, on dirait que les informatrices vous mettent de bonne humeur.
*à moins que ce ne sois mon tutoiement spontané ? elle ne se moquerait pas de moi, quand même ?*
C'est un mot tout nouveau pour moi, j'ai du mal à le mémoriser. Mais je veux bien arrêter d'en parler puisque vous me le demandez si gentiment (quoique de manière impérative quand même).
Et puis, j'ai l'impression que votre loup n'est pas à l'aise quand on évoque devant lui ces admiratrices.

Mais, j'y pense, l'animatrice que vous avez décidé de protéger : Est-ce qu'elle sait qu'elle est pourchassée ? Ne faudrait-il pas essayer de la prévenir ? Soit elle-même, directement, soit une autre destinatrice qui saurait où elle se trouve et pourrait la prévenir, qu'elle aille alors se cacher en un lieu ou seule puisse se rendre une aviatrice comme elle ?
Et puis, vous n'avez pas répondu à ma question : A quoi servent les ambassadrices ? Mais peut-être est-ce que je vous demande trop et que vous l'ignorez ?