Traversée...

Et que ferez-vous s'ils sont déjà là, en masse, à attendre que nous nous frayons un chemin entre leurs carapaces ?
Nous avons vu que leurs habitudes changent : souvenez-vous de celui que nous avons rencontré dès le début du passage. Il n'aurait pas du être là, a priori !

Bon. Vous me laisserez passer devant alors. J'ai un plan.

Ca ne sert à rien d'en parler pour l'instant, d'autant plus que l'on ne sait même pas s'ils se seront massés pour nous fermer le passage.
Mais, bon. Il se trouve que c'est en prévision de ça que j'avais hate de terminer mon arc et quelque flèches.

Ah déjà ? Je ne pensais pas que ce serait si proche et je ne suis pas encore prêt.
l'endroit grouillait de pièges à loups. Impossible de se faufiler entre eux ni de sauter par dessus puisque le passage était bloqué par le rocher et qu'il fallait se faufiler dans son interstice pour passer. Quand à marcher carrément par dessus, c'était au risque de se faire prendre par leurs machoires.
Je ne sais pas vraiment sur de mon coup. On ne peut pas tenter de passer en contournant ce rocher ? Il est gros, certes mais ce ne serait quand même pas un détour énorme ?

- Moi je veux bien passer en premier ! A condition que la personne derrière moi me tienne par les épaules ou par la taille, pour que je sente qu'il y a quelqu'un derrière moi...

Narya se mit juste devant le petit passage et respira un grand coup.

- Si la personne qui est derrière moi veut bien me pousser, qu'il le fasse...

Si, si, justement, c'est plus ou moins ce quoi je pensais.
grmin mis son sac à terre et en sortit les petit boudins d'agneau de Valtordu qu'il avait spécialement traîtés à l'auberge, remplaçant leur graisse d'origine par de l'huile de lampe.
A l'aide de sa fronde, il les balança sur le tas de pièges à loups.
Il arriva même à en caser quelques uns dans l'ouverture du chas de l'aiguille.
Il prit ensuite une de ses flèches qu'il venait de faire, déjà empennée mais sur laquelle il n'avait pas encore eu le temps d'enficher une des pointes en os qu'il venait d'ouvrager. A la place, il enturbana dessus un morceau de chiffon qu'il imbiba d'huile de noix d'Ellenwen, et y mit le feu avec l'une des torches.
Il arma son arc avec la flèche enflammée et la décocha vers le tas de pièges à loup déjà occuper à boulotter les boudins incendiaires.

C'était la première fois que grmin utilisait un arc. La précision du tir fut très aléatoire, heureusement que c'était sans grande importance. Il suffisait de tomber à l'intérieur de la flaque d'huile libérée par l'éclatement des boudins d'agneau pour que le feu de la flèche s'y communique.
L'embrasement fut rapide, violent. Il y eut comme un effet de souffle et grmin en eut les sourcils roussis.
"Bon, je crois qu'on ferait mieux de reculer, le temps que ça cuise".
On entendait déjà le cri des pièges à loup affolés ainsi que le bouillonnement de leur chair tendre en train de cuire, le sifflement de leru humidité filtrant en drains de vapeurs entre les jointures de leurs carapaces qui craquaient à la chaleur.
L'odeur, par contre, commençait à devenir pestilentielle

grmin poussa gentiment Ellenwen
" Oui, je sais, ce n'est pas bien ragoutant comme spectacle. Mais je n'ai pas trouvé d'autre moyen. Maintenant, reculons afin de ménager nos oreilles et nos narines"
à ce moment là, une coquille de piège à loup éclata, projetant des éclats un petit peu partout à la ronde
" ainsi que notre peau de pêche."

Attendez, on n'en sait rien.
Peut-être que la roche n'aura pas résisté à la chaleur, va s'effriter sous la pression de la frontière, nous coupant notre seul moyen d'aller dans les contrées du milieu ou, pire, s'effondrant sur nous au moment même où nous franchirions le chas de l'aiguille, histoire de nous tuer deux fois, écrasé par la roche et emporté par la frontière.

J'aurais peut-être du m'abstenir, en fait.

Et surtout, qu'il ne pleuve pas. Parce que s'il y a un choc thermique, elle explose.
Nous n'aurons alors plus qu'à annuler notre voyage et à courir dans le noir jusqu'à notre point de départ avec la frontière qui se refermera sur nous comme la mer rouge sur les égyptiens (oui, bon, d'accord, je me trompe de rpg mais c'est une image).

Enfin. Espérons
Vous ferez bien attention à la chaleur au moment de passer, ce serait dommage qu'une brûlure vous fasse faire le faux mouvement qui vous précipiterai de l'autre côté de la frontière.
Et puis, avec toute cette suie, comme nous serons obligé de nous frotter contre la pierre, vous risquerez de vous salir.

(Je tiens à préciser qu'il y a de l'orage, très violent, sur le Passage du Roi)

Pas en permanence, Eïfir. C'était du à la toile de sorcier que Zedd avait lancé afin de masquer le nuage traceur qui pistait Richard.
Donc du coup, le temps au passage du roi est "normal" en ce moment.

Ah, alors je vous ferai passer en premier.
C'est pas pour la salissure. Après tout, c'est vous qui lavez vos vêtements, j'ai rien à dire.
Mais si vous transportez des tonnes de suie sur vous, vous aller en répandre dans l'air et ça va me faire éternuer.
Et puis, s'il pleut, vous laisserez une longue traînée noire derrière vous et le quatuor n'aura qu'a suivre la ligne pour nous retrouver.

-Dieu ce que vous êtes bête ! Répondit-elle en riant.

Elle regarda devant elle. Tout avait finit de brûler. Il ne restait des pièges-à-loups que des petits tas noireatre et fumant. Elle grimaça. L'incendie s'était éteint depuis un petit moment maintenant. Elle s'avança précautionnesement et s'avança vers le rocher. Il avait l'air encore plus effrayant comme cela.

* c'est le moment de la suivre, qu'elle n'aille surtout pas s'emberliflicoter dans la proximité de la frontière *
s'adressant à Narya et Mumak, restés en arrière
" Venez, on y va, et vérifiez bien que votre os ne risque pas de s'échapper ! "

Nous vous suivons.
De très près.
Ne comptez pas sur cette occasion pour aller rejoindre les créatures tentatrices de la frontière, je ne vous le pardonnerai pas.