L'Auberge

Ellenwen eut une légère grimace.

-Euh... je n'aime pas l'alcool. Sauf le cidre mais en petite quantité... Si vous aviez du jus de fruit ou de l'eau ça serait mieux... Mais en fait je n'ai pas très soif. J'aurais plutôt envie de vous écouter parler, pelotonnée dans mon coin.

Bien qu'alerte et éveillée elle commençait à fatiguer légèrement. Après tout le journée avait été fertile en évènements. Elle s'était fait un ami, elle découvrait la compagnie d'un autre. Elle apprenait à ne pas souffrir de la présence d'autres personnes autour d'elle, à rire avec eux. Elle apprenait la solidarité. Si on lui avait dit cela une semaine auparavant elle aurait surement beaucoup rit et se serait moqué de la personne lui disant cela. Comme quoique il ne fallait jamais douter de rien... et ne jamais dire fontaine je ne boirais pas de ton eau.
Dans quelques jours ils franchiraient la frontière. Ils seraient dans les contrées du milieu. Elle ne savait pas ce qu'elle trouverait là-bas. Des rumeurs étranges lui étaient venues aux oreilles, ou plutôt avaient sonné dans sa tête sous forme de vision si brutale qu'elle en était restée suffoquée. Darken Rahl. Le fils de ce sauvage qui avait voulu réunir tous les pays sous son joug. Il avait survécu. Des âges bien sombres s'annonçaient... Ils allaient devoir se méfier de tout là-bas. Ce fut seulement à ce moment là qu'elle comprit, après de longues années, l'intérêt de l'apprentissage de Laed qui lui avait fait apprendre les langues les plus courantes et une bonne partie des dialectes des contrées du milieu. Si comme le disait la vieille femme son destin était là-bas elle avait plutôt intérêt à savoir se débrouiller. Parce qu'il ne faudrait compter ni sur Grmin ni sur Mumak pour l'aider. Quoique... Grmin pouvait se révéler bien surprenant. Il se déclarait d'accord pour qu'elle lui fasse un arc comme s'il avait semblé incapable de s'en faire un et quelques instants après elle découvrait qu'il savait très bien en faire, même avec une méthode différente de la sienne. Et elle ne connaissait encore rien de Mumak. Alors qui sait... il en savait peut-être plus qu'elle sur ces contrées de l'autre côté de la frontière. Distraitement elle se mit à jouer avec une mèche de ses cheveux qui s'était échappée de sa natte et qui était venue lui chatouiller insidieusement le cou.
Et sans savoir pourquoi elle repensait à la vision qu'elle avait eu chez elle. Sa mère qui courrait, la serrant contre elle, en sang. Elle se souvint des larmes de terreur qu'elle avait vu briller dans ses yeux, la terreur qu'on la suive. Etrangement elle était seule alors que Laed avait toujours affirmé à la jeune fille qu'elle avait trouvé le cadavre de ses deux parents... et elle à côté. Or c'était faux. Un mystère de plus. Pourtant elle avait la certitude que ses deux parents étaient morts et qu'il ne lui restait plus aucune famille... Elle soupira doucement. Ses connaissances étaient finalement bien limitée... sa mère était poursuivit et elle était terrifiée. Elle avait deux cheveux longs et des yeux verts. Elle avait confié son bébé à Laed en ayant l'air de la reconnaître plus ou moins, cela impossible de l'affirmer avec certitude. Et son père était déjà mort à la rencontre des deux femmes...
Elle secoua doucement la tête pour se sortir de ses pensées peu agréables. Elle se leva doucement et alla tisonner le feu quelques instants, rêvant l'espace d'un moment. Puis elle revint dans son fauteuil, près de ses compagnons à qui elle sourit avec douceur. Elle était bien avec eux. C'était si inhabituel qu'elle en fit la réflexion à voix haute, d'une voix un peu songeuse.

-Je suis contente d'être ici.

grmin faillit s'exprimer à haute voix
*Je suis contente que tu sois là.*
"Laissons donc notre visiteuse se restaurer tranquille. Elle n'a apparemment pas envie que l'on la dérange, nous la harcèlerons de notre curiosité quand elle sera plus disponible. Retournons plutôt vers la cheminée, nous y serons plus à l'aise pour papoter sans la déranger.
"Je vais chercher de l'eau.
grmin se leva et, au lieu de se diriger directement vers le robinet du comptoir, alla dans l'office. Il en revint avec une carafe dans une main et un écheveau filandreux de l'autre. Une fois installé près de l'âtre, il servit Ellenwen et commença à déméler l'écheveau.
"Les moutons sont des herbivores. Ils ont donc un intestin très long. Aussi, la quantité de boyaux que l'on tire des agneaux de Valtordu est-elle excédentaire par rapport à ce dont on a besoin pour la préparation du boudin. Les fabriquants, ne sachant qu'en faire, ont trouvé intéressant d'assujettir la fourniture des grossistes en boudin au fait qu'ils acceptent également de prendre en charge l'excédent d'intestins, roulés sous forme de pelottes ou d'échevaux.
Jusqu'à présent je ne savais pas quoi en faire mais maintenant je leur ai trouvé une utilité : une fois tressés, ces boyaux devraient faire une très bonne corde pour mon futur arc.
grmin sortit trois brins de sa pelote, les noua et en confia l'extrémité aux bons soins d'Ellenwen.
"Tenez bien ça s'il vous plait.
"Merci.
Il s'assit en face d'elle et continua à parler pendant qu'il faisait sa tresse
"Vous voyez, il faut les mouiller régulièrement, commme ça. Ainsi, en sêchant, les brins s'intriqueront l'un dans l'autre et garderont la mémoire du fait d'avoir été tissés ensemble. La forme de tresse leur sera alors naturelle.
au début du tissage, grmin était forcément très près d'Ellenwen et se sentit plutôt troublé par l'odeur de vanille qui émanait de sa natte
* La natte - Ne penser qu'à la natte. Après tout, c'est une tresse aussi *
quand la tresse eut suffisemment progressé pour qu'il puisse reprendre le cours de ses pensées, il continua à discuter
"J'ai lu votre perplexité lorsque j'ai commencé à faire mon arc en lamellé-collé. Vous ne le savez peut-être pas, mais cette technique donne souvent de meilleurs résultats que l'utilisation de bois massif.
En effet, elle permet de ne chosir que les meilleurs morceaux du meilleur bois, tout en s'autorisant un panachage en fonction de la variation des caractéristiques que l'on veuille introduire.
Alors que le bois massif, de qualité bonne et, surtout constante, est difficile à trouver. Et même ainsi on doit s'accomoder du fait qu'il s'agit d'une seule branche, avec une extrémité plus épaisse que l'autre et le déséquilibre qui s'en suit, par exemple.
Encore que, je vous l'accorde, la construction du votre démontable en trois parties est très ingénieuse.
Mais il n'est pas besoin d'être devin pour s'imaginer que dans quelque temps, le genre de collage que je viens de faire sera la norme dans l'industrie du bois. Je me demande jusqu'où cette technique pourra être utilisée. Pourquoi pas la pousser jusqu'à en faire la charpente d'immenses bâtiments ? Je suis sur qu'un jour ce sera possible.

Ellenwen haussa un sourcil poliment désaprobateur.

-Vous la harcelerez de votre curiosité. Ne me mêlez pas à cela, je vous prie. Ce n'est pas dans les habitudes d'aller poser des questions à quelqu'un. Sauf de temps en temps mais alors là je les saoule vite fait. Je suis redoutable quand je commence à vraiment vouloir savoir quelque chose.

Elle le regarda revenir avec ses écheveaux. Elle devait avouer qu'elle n'en avait jamais vu de pareil connaissant plus les écheveaux de laine pour avoir jouer avec étant petite et avoir mis la pagaille dans toute la maison. Elle sourit.

-Je jouais avec des écheveaux de laine similaire étant petite. Je ne vous dit pas les dégâts que ça peut faire dans une maison quand les pieds des chaises, des tables, des fractures dans la roche se trouvent noués les uns aux autres par du fil... Mais de vos intestins vous pourriez également en faire des cordes de bonne qualité, des lacets de chaussures, des ceintures, des liens pour attacher les cheveux bien que je sois d'accord avec vous pour dire que ça ne vous serait pas d'une grande utilité dans le dernier cas. Vous pourriez aussi vous en servir pour accrocher certains ustensiles...

Ellenwen prit les brins dans sa main et les garda bien serré pour que son ami puisse les tresser facilement. Quand il eut un peu progressé elle se recula encore plus profondément dans son fauteuil pour que les liens restent tendus s'il voulait s'assoir lui aussi. A mesure qu'il progressait elle tirait la tresse à elle et la roulait en boule dans sa main pour que l'ensemble reste tendu sans que Grmin est besoin de reculer trop loin. Ca n'aurait pas été pratique pour la discussion.

-Il faut avoir une très bonne colle dans ce cas là, ce qui n'est pas forcément donné à tout le monde. Bien souvent la colle se décolle avec l'humidité et dans ce cas votre bel arc est tout cassé. J'avais appris à faire un arc avec le milieu d'une branche assez grosse. Ainsi il n'y a pas d'extrémité plus fine qu'une autre et le bois est assez solide pour supporter une forte tension. Ensuite on n'avait qu'à ôter l'écorce, dégrossir le bois puis le sculpter pour lui donner une forme agréable à tenir. Mais je dois reconnaître que votre technique n'est pas mal non plus. Moins longue peut-être que la mienne qui demandait des heures et des heures de travail. Je ne sais pas si ce genre de collage va se répendre, je n'en ai pas la moindre idée. Vivant recluse, enfin ayant vêcue recluse, je ne saurais dire quels sont les besoins des hommes et de quelle utilité cette méthode leur sera. Je pense que là dessus vous le savez bien mieux que moi. Mais je n'aimerais pas votre d'immense bâtiments fleurirent ici et là, ça gâcherait le paysage.

Bah, les bâtiments ...
Il y aura toujours un tyran voulant se faire batir un palais plus grand que les autres. Que la charpente soit faite selon cette technique ou non n'y changera pas grand chose. Je pensais plutôt à quelque chose de plus utile. Comme cette auberge par exemple. Imaginez la construite selon cette technique : il n'y aurait alors plus besoin de ces poteaux disgracieux qui gachent la vue.
Quoique ... jetant un regard furtif dans la direction ou se tenait l'inconnue, toujours aussi muette qu'une tombe
... Je reconnais qu'ils sont parfois utiles pour se dérober aux regards.

Mais, après tout, puisque nous parlons d'arc, pourquoi ne pas imaginer une salle assez grande pour pouvoir tirer à l'arc à l'intérieur par tous les temps ? Sans avoir à subir les intempéries, la pluie et les sautes de vent ?
Oui, je vous l'accorde, s'accomoder de ces menus désagréments font partie de la maîtrise de cet art et les éliminer d'une manière aussi artificielle reviendrait à le transformer ... en sport Sad

Bah, ce n'était qu'une hypothèse.

Je vois que l'industrie du boyau vous inspire. Je vous imagine fort bien Smile

les cheveux retenus par un morceau d'intestin. Mais il est vrai que tous les usages que vous décrivez sont fort utile. C'est décidé, ces échevaux seront du voyage. Enfin ... Si vous ne jouez pas au petit chat avec avant que nous ne soyons mis en route.

Mais continuez à parler vous ne me saoulez pas, au contraire. Enfin, si mais ce n'est pas ce que vous croyez.
Disons que je m'ennivre de vos paroles.
Tout en gardant la tête sur les épaules cependant, ne vous inquiétez pas.

Moi j'aime bien cette salle avec ses poutres, son plafond bas -comme celui de son tenancier Razz

-. Ca donne un certain style à l'ensemble que je ne trouve pas dénué de charme. Bref, moi j'aime bien. Ca n'est pas plus disgracieux que des murs de pierres dures, dit-elle faisant référence à sa grotte.

Elle rit en l'attendant parler d'une grande salle ou l'on pourrait pratiquer le tir à l'arc. Cela lui semblait bien farfelu. L'arc était une activité de plein air. Et les conditions climatiques, vent, pluie... faisait partie des difficultés. Ce serait étrange de vouloir les supprimer. En plus qui disait salle disait cible fixe. Disait gros rond de bois dans lesquels tirer. Ce qui n'était absolument pas la même chose que de tirer sur un lapin qui détalait à toutes jambes, bien plus dur à toucher par conséquent. Avec des idées pareilles le tir à l'arc deviendrait plus un plaisir qu'une nécessité. Ce que dit très bien Grmin. Elle sourit gentillement.

Vous faites les questions réponses à vous même. C'est pratique. Je n'imagine pas une pareille salle. Imaginez vous des cibles immobiles, ça serait ridicule. Parce que c'est ce qui se passera dans une salle. En plus ça risque d'être dangereux. On peut facilement blesser quelqu'un dans un lieu clos. Et pour moi le tir à l'arc est une necessité, pas un jeu...
Oh riez de mes idées d'intestins dans les cheveux... Mais on voit bien que vous n'avez jamais eu à coiffer une tignasse comme la mienne. Je suis obligée de l'attacher si je ne veux pas qu'elle me vole dans les yeux. Et encore, même attachée elle s'amuse à me jouer de vilains tours. ^^ Ce sont des cheveux déloyaux. Bon d'accord, d'habitude je préfère quand même un lacet de cuir pour les cheveux. Mais bon l'intestin est plus souple... Je sais pas... j'ai jamais tenté en fait. Very Happy

. Et ne vous inquiétez pas, j'ai pris une telle fessée ce jour là que je ne suis pas prête de rejouer avec des pelotes de laine ou des écheveaux d'intestins.

Elle rit gaiment.

Vous vous enivrez de mes paroles... hum hum...

*Mais oui mais bien sur...*

Et en gardant la tête sur les épaules. J'applaudis. Ca doit être très dur. En tout cas on voit bien que vous ne m'avez jamais entendu poser questions sur questions... Pourquoi ceci ? Mais pourquoi ce pourquoi ? Mais vous n'êtes pas clair, je ne suis pas d'accord, donc pourquoi ceci ? Et ceci qu'est-ce que c'est ? Et nianiania. Une vraie calamité sur pattes.

grmin sourit.
Tiens donc. On m'a moi même qualifié de ventre à pattes. Nous sommes donc certainement plus apparentés que les apparences le laisseraient croire.
Et si vous avez l'impression que je fais à la fois mes questions et vos réponses, c'est peut-être parce que, finalement, nous sommes d'accord ?
La tresse étant terminée, et déjà sêchée par la proximité du feu, grmin fit une boucle à chaque bout et adapta un petit dispositif de tension à base de bobinette et de chevilettes. Puis, enleva les tonnelets de bierre qui pressuraient l'arc en construction et entreprit de le bander.
"Han !
Il le tint vertical et pesa de tout son poids afin le courber sufissement pour y passer ce qui en était désormais devenu la corde.
" Ouf ! Je ne ferai pas ça tous les jours !
Puis, pour le plaisir, il éprouva la corde du doigt, la pinça à la manière d'une harpe et fit courir son doigt dessus de manière à en moduler la note.
" J'ai une scie à l'atelier. Ca vous dirait que l'on se fasse un boeuf ?

Mumak, lui attendait la réponse de la jeune femme mais en attendant que celle-ci finisse son repas, il regarda Grmin finir la création de son arc.

* Il est plutôt doué...il n'a pas dus être tavernie toute sa vie... *

L'homme regarda la nouvelle cliente

" Excusez moi, j'attendrais que vous finissez votre repas "

Il se leva et s'approcha près de la cheminée, il écouta la conversation entre les deux personnes et admira la technique de Grmin pour confectionner un arc...

" Puis-je prendre un verre d'eau Monsieur Grmin ? "

Mumak esperait ne pas déranger le tavernier pendant son activités, en attendant une réponse, il regarda l'ensemble de la taverne. Il n'y avait jamais fait attention mais elle était assez jolie...cela lui rappella la forge et son travaille qu'il devait faire le lendemain...

Ellenwen sourit et rétorqua.

-"Ah mais il y a une grande différence entre ventre à pattes et calamité à pattes. Si ce n'est qu'ils marchent tous les deux sur les deux jambes. Mais au fond vous avez raison. Nous sommes forcément de la même famille, plus ou moins proche puisque nous sommes des êtres humains. En remontant jusqu'à la nuit des temps nous nous trouverions peut-être un ancêtre commun.
Nous sommes d'accord. Je pensais avoir été assez claire pour ne pas que vous l'expliquiez par cette phrase juste mais alambiquée. Malheureusement on dirait que ce n'est pas encore aujourd'hui que j'arriverais à me faire comprendre normalement."

Elle regarda l'aubergiste peser de ton son poids pour réussir à courber le bois. Elle rit en silence et ne put s'empêcher de faire une remarque gentillement moqueuse.

-Allons courage voyons. Un peu de nerf. Il va falloir travailler encore un peu si vous voulez pouvoir tendre cette corde. Mais je vous avoue que j'admire. Je n'aurais jamais cru qu'un tavernier, encrouté dans sa cuisine, puisse arriver à plier un morceau de bois aussi dur. En tout cas vous feriez un bon musicien. Mais pour cela il faudrait tendre quelques cordes de plus à votre arc. Qui ne serait alors plus un arc...
Un boeuf, une scie ? Hein ? J'avoue que cette fois c'est vous qui vous vous enfoncez dans les méandres filandreux de l'incompréhensible et moi qui me perd dans le labyrinthe que vous venez de créer. Expliquez moi le rapport entre le boeuf d'une part, la scie et votre nouvel arc d'autre part. Je ne vois pas très bien. A moins que des boeufs sauvages sévissent dans votre contrée, que vous n'ayez décidé de tenter la folle entreprise qui serait des les chasser grâce à votre nouvel arc avant de les mettre en morceaux grâce à votre scie. Ou alors que vous ne tentiez de jouer de l'arc avec une scie en tentant de ne pas casser la corde pour les amadouer. Ou que vous ne fassiez peur aux boeufs en leur lançant des flèches pour qu'ils se jettent dans un arbre qui s'abbatrait et que vous débiteriez en morceaux avec votre scie. Ou... enfin bref, je ne comprend pas votre phrase.

Elle sourit quand Mumak demanda timidement de l'eau. Il était encore plus timide qu'elle. Ca en devenait presque maladif. Elle lui servit un verre d'eau qu'elle lui tendit avec un sourire. Mais elle renonça à faire un commentaire de peur de trop l'enfoncer. Elle ne voulait pas le gêner. Il l'était déjà assez comme cela sans en rajouter.
Elle se fit également la réflexion que l'aubergiste semblait s'être habitué à son humour. Il ne tiquait plus quand elle le taquinait gentillement et ne prenait pas la mouche. Une bonne nouvelle... Surtout qu'il lui rendait la pareille. C'était drôle.

Allons, Mumak ! Ce n'est pas la peine de demander pour ce qui est de te servir un verre d'eau !
Ce n'est quand même pas comme si tu allais chiper un quignon de pain dans les cuisines Wink

D'ailleurs, tu vois bien, Ellenwen t'a servi avant même que mon petit doigt ne remue le sourcil.

Un boeuf, c'est une sorte de concert improvisé, quand des membres de l'assistance publique se rejoignent sur scène avec leur instrument pour pousser une chansonnette improvisée. Comme j'avais commencé à convertir mon arc en harpe monotonique, je me disais qu'on pourrait y rajouter une partition de scie musicale ainsi que, pourquoi pas, des percussions à l'enclume et au marteau ?

-Je n'allais tout de même pas le laisser mourir de soif. Si j'avais attendu que sa demande vous monte au cerveau et que vous réalisiez l'objet précis de sa demande c'est ce qui se serait probablement passé. Et pour le quignon de pain vous exagérez encore ! S'il était allé se servir alors qu'il avait très faim, pour vous évitez le voyage ça n'aurait pas été un drame. Surtout pour un malheureux quignon de pain, radin.

Elle rit gaiment. Bien sur qu'elle ne serait jamais au grand jamais aller chercher quelque chose dans la cuisine sans l'accord de son propriétaire mais bon... fallait bien dire des bêtises sous peine de perdre sa réputation de reine du n'importe quoi... Ellenwen sourit, ironique en entendant la suite de la discussion.

-Et pourquoi pas y ajouter une casserole... pour cela il suffirait que je chante. Mais oui mais bien sur. Et comme cela vous ferez fuir la seule cliente un tant soit peu normale de votre taverne, épouvantée par les sonorité affreuse de notre trio. Remarquez si les quatuors sont sensibles à l'horreur nous les maintiendrions peut-être à distance grâce à cela. Qui sait... Ou alors nous déclencherons un orage dévastateur qui brûlera la région et nous aurons la faillite des paysans des environs sur la conscience. En plus avec la foudre et la pluie nous risquerions de ne pas dormir tranquille. C'est donc une relativement mauvaise idée.

Et voilà. Je vous laisse prendre un peu d'initiative, faire ce que je me tue à vous répéter depuis que nous sommes arrivés ensemble ici, à savoir faire comme chez vous, et je me fais déjà traîter de demeuré dont le neurone grêviste serait parti faire l'école buissonnière.
Pour le quignon de pain, le problème est que l'office est piégé, parsemé d'aliments empoisonnés afin d'éviter l'envahissement par les souris, les rats, les serpents et les araignées. Donc quelqu'un qui n'est pas au courant risquerait de s'empoisonner en toute bonne foi. Le mieux est donc d'éviter d'y trainer si l'on ne sait pas exactement ce que l'on y cherche.

Mais, ne vous y trompez pas quand aux goûts musicaux des quatuors.
D'après ce que j'ai pu en juger, ces gens là SONT l'horreur. A entendre le programme musical que vous promettez, ils rappliqueraient d'autant plus vite rien que pour avoir le plaisir de vous écouter.
Remarque ... Si ça se trouve, ils apprécieraient à leur manière et vous applaudiraient au lieu d'essayer de vous passer par les armes ?

Mumak prit le verre que lui tendit Ellenwen, il se sentait honteux. Apparement, il aurait dus se servir seul sans autorisation.

" Merci beaucoup Ellenwen ! "

Mumak subit ensuite les reproches de Grmin pour sa bétise...

" Bien, je ne demanderais plus pour un verre deau..."

L'homme écouta les deux personnages parlaient de musique, de groupe...

" Je trouve que cela est une bonne idée...et puis Ellenwen doit avoir une merveilleuse voix et puis si elle n'est pas si belle que ca, nous pourrons toujours la cachée par le son des instruments. "

Mumak esquissa un sourire, esperant tout de même de ne pas avoir offenser Ellenwen...

Narya arriva enfin dans une auberge. Elle s'assit à une table. Plusieurs personnes discutait entre eux.
Elle commanda :

- De l'hydromel s'il vous plait Mr le Tavernier !

* Mais ! C'est la grand foule ! *
* presqu'un public ! *
grmin laissa tomber le perfectionnement de son arc pour servir la nouvelle arrivante
"Voici, votre hydromel.
"Je me présente : grmin courbette pour vous servir.
"Y a 'il autre chose d'autre que je puisse faire pour votre service ?

Ellenwen éclata de rire à la remarque de Mumak.

-Si j'étais vous j'aurais peur que le ciel ne me tombe sur la tête à l'instant ou je me mettrais à chanter. Et puis le remède proposé serait peut-être pire que le mal. Avec des instruments pareils... Vous ne vous rendez pas compte ?! Une scie, un arc et une casserole. Le mélange infernal... Mais bon... étant donné que ça ferait peut-être applaudir un quatuor, que j'ai ces individus en horreur ben... c'est pas forcément une si mauvaise idée que ça. On formerait un groupe charmeur de quatuor. Comme des charmeurs de serpents. Sauf qu'on charme des choses encore pire que des serpents... Et qu'ils ne sortiront pas de leur panier en se tortillant. Enfin... j'espère...

Elle rit aux éclats en s'imaginant le spectacle que ça pourrait donner. Des gros bras tout musclé se tortillant pour sortir d'un panier minuscule et rampant à leurs pieds... Remarque, ils étaient habitués à ramper devant ceux de leur maître alors peut-être qu'ils ne verraient pas la différence... *espoir*. Bien qu'elle ne le montrât pas, elle avait peur de ces quatuors, une peur instinctive et vicérale. Quand elle entedit Grmin parler de cuisine piégée elle retint une remarque sarcastique et persifleuse en attendant qu'il revienne. En attendant elle rassura le pauvre Mumak.

-Ne vous inquiétez pas. Cet aubergiste n'est qu'un sale ronchon. La prochaine fois servez vous. Il n'y a aucune raison pour que vous ne buviez pas quand vous avez soif. Je pense qu'il vous disait la même chose que moi mais d'une manière plus subtile et détournée. Pour une fois que c'est lui qu'on comprend pas...

*Mais vous allez voir que ça va encore être ma faute. Je vais encore me faire fustiger. Remarque, je suis une sale môme, il faut bien avouer...*

Tiens donc, j'ai dit quelque chose qu'on ne comprenait pas ?
La différence avec vous, ma chère, c'est que je ne le fais pas exprès, moi.
Donc que les choses soient claires, Mumak.
La prochaîne fois que tu demandes l'autorisation de boire un verre d'eau, je te botte les fesses.
Mentalement, au moins.
Mais cela n'empêchera pas que je te serves avec plaisir si je suis plus près de la carafe que toi.
Tout le reste n'est qu'insinuations persifleuses et médisantes.

Ellenwen dut se retenir à deux mains pour ne pas lui tirer la langue. Mais bon elle était dans un établissement "sérieux" et elle était sensé être une jeune femme relativement sérieuse aussi n'allait-elle cette ambiance sérieuse par une crise de gaminerie intempestive. Puis elle répondit avec un très beau faux sourire -qui en cachait un vrai très réel- pour se moquer joyeusement.

-Mais je suis un être perfide et calomniateur. N'empêche que vous allez de nouveau le traumatiser. C'est quoi c'est manière de rustre, vouloir le punir parce qu'il a soif ! C'est une honte tout de même, c'est indigne de votre établissement. Il mérite mieux que cela le pauvre petit ! (Non pas Mumak voyons ! L'établissement !). Et je ne fais pas exprès de ne pas me faire comprendre, je fais au contraire tout les efforts pour cela. C'est vous qui ne tentez même pas de me comprendre. Triste réalité...

Elle fit cette fois un vrai sourire.
*Pauvre Grmin... Il va vraiment regretter d'être de ma famille. A moins qu'il ne se décide à m'assassiner sur place et à me faire carboniser dans la cheminée pour faire disparaître les marques compromettantes. Aidé de Mumak excédé par mes imbécilités et des deux nouvelles clientes qui aimeraient manger en paix sans qu'une folle ne leur casse les pieds.*

Mumak rit quand Ellenwen parla des charmeurs de serpents, il n'en avait jamais vus! Peut être, aura-t-il cette chance un jour d'aller dans une grande ville et voir ce genre d'artistes...

" Je rigolais Ellenwen, j'aimerais vous entendre chanter..."

Mumak regarda la nouvelle arrivante, elle avait l'air davoir fait un long trajet pour venir ici...cela rappella à Mumak le moment où il était arriver dans la taverne, cette taverne et ces gens qu'il avait rencontré avaient changés sa vie...il avait une aventure, un but dans sa vie maintenant.

" Bonjour mademoiselle " dit-il à la nouvelle cliente...

Mumak écouta encore une fois les paroles de Grmin, il se répété un peu...

" Oui, bien sur Monsieur Grmin..."

Il regarda Ellenwen, il ne comprenait pas la discussion...

" Moi je vous comprend très bien Ellenwen "

Ellenwen rit doucement, sans aucune moquerie, à la première remarque de Mumak.

-Je crois que j'avais compris en effet... Mais je ne voudrais pas déranger les pauvres clientes qui, après un long et douloureux voyage veulent trouver un peu de repos ici.

*Tout ce qui faut pas faire pour éviter de chanter tout de même. Enfin quoi, je vais pas leur dire que j'adore chanter mais que rien qu'à l'idée devant eux j'ai peur ? J'aurais l'air sotte... bon je suis sotte et ils le savent. Mais j'aurais l'air encore plus sotte !*
Ellenwen du se mordre les lèvres pour ne pas éclater de rire quand Mumak prononça : " Oui, bien sur Monsieur Grmin..." On aurait du un enfant qui anonnait sous les yeux vigilant de son professeur. *Oui môssieur, bien môssieur. Il en sera fait selon vôtre désir môssieur...*
Le reste lui coupa son rire. Elle haussa doucement les épaules puis retrouva le sourire.

-Ah. Vous serez bien le seul...

grmin ressortit sa cuillère à oeuil parce que c'est ce qu'il avait de plus immédiatement disponible et, aux paroles de Mumak, entreprit de frapper le manche de la cuillère sur le plateau de la table :
Ellenwen, une chanson !
Ellenwen, une chanson !
Ellenwen, une chanson !
Ellenwen, une chanson !
Ellenwen, une chanson !

Ellenwen rougit de la tête au pieds. Elle sentit ses joues s'empourprer et devenir brulante. Elle se ratatina dans son fauteuil, se faisant le plus petite possible. Puis elle secoua la tête. *C'est pas moi c'est pas vrai ! Pitié mais pas ça. Tous sauf ça ! Tiens quatuor, venez venez mais empêchez ça !* Elle marmonna dans sa "barbe" ou plutôt gémit.

-Mais non !

Clemsr entre dans l'auberge. Il porte une longue cape vert foncé sous laquelle on devine deux armes. Une bourse est visible à sa ceinture.
Il a l'air fatigué, mais sympathique au demeurant.

Bonjour !

Mesdames, messieurs - salutation de la tête

J'ai entendu de l'extérieur que l'ambiance était bonne, je me suis permis d'entrer.
Puis-je me joindre à vous?? - dit-il en saisissant une chaise

tiens, il est armé celui-là. Cela commence à bien faire, avec l'autre qui n'as pas encore fini son boudin, à l'autre bout de la salle, qui a gardé son sabre dans le dos et celle qui est arrivée entre les deux,aurions nous là les trois quarts d'un quatuor ?
"Bien sûr, joignez-vous pour demander à cette jeune fille de pousser la chansonnette, ainsi qu'elle l'a presque promis.
Mais, serait-ce trop vous demander que de laisser vos armes au vestiaire ?
"Ah, et puis, j'oubliais.
S'incline
grmin, pour vous servir.
Ou, pour ceux qui me connaissent in live,
Tonton chilles Wink

bien sûr, veuillez m'excuser.....

Clemsr soulève sa capuche, retire sa cape et par la même décroche sa rapière de son flan gauche et sa dague auparavant accrochée dans son dos, et va les suspendre au porte manteau. (sauf s'il n'y en n'a pas) Puis revient s'asseoir

- Je me présente, je suis Clemsr, je viens d' Yssam, un petit village, à un jour de marche au sud de l'auberge, j'avoue être un peu fatigué: monsieur Grmin, qu'auriez vous à boire de chaud à me proposer??
*pffiouu, je suis repus, je vais me poser un peu ici, l'ambiance à l'air sympa, les gens accueillants et les jeunes filles charmantes*

Mumak rit en entendant Grmin encourageait Ellenwen..., voyant que celle-ci disparaissait dans son fauteuil, il s'approcha puis lui demanda très gentillement

" Allez ! S'il vous plait Ellenwen ! Cela me ferais vraiment plaisir d'entendre un de vos chant..."

Mumak esperait avoir reussit à convaincre la jeune femme, il lui fit une grand sourire puis il entendit la porte s'ouvrir de nouveau. Il areta de sourire puis porta son regard sur le nouveau client, comme à son habitude, Mumak dévisagea l'homme avec soin tout en estant discret. Celui-ci était armé, Mumak repensa au " barbares " dont lui parlaient Grmin.

" Bonjour! " dit-il doucement

Mumak préferait resté près d'Ellenwen, c'était la personne qu'il connaissait le plus après Grmin et puis elle était très sympathique...